Un gros chantier démarre ce lundi dans le centre-ville de Tournai. Il concerne l'élargissement de l'Escaut; pour permettre la circulation de plus grosses péniches. C'est le seul endroit, entre le bassin parisien et les pays-bas, qui ne permet pas, aujourd'hui, le passage des bateaux de plus de 2.000 tonnes. Reportage de Ludovic Delory et Samuel Lerate
Un par un, dalles et pavé quitte le quai Saint-Brice. Les ouvriers ont pris possession des rives de l'Escaut à Tournai. Après quatre ans et demi de discussions et de procédures administratives, l’élargissement du fleuve peut enfin commencer. "Les travaux de modernisation consiste à rectifier la largeur de la passe navigable pour pouvoir faire passer des bateaux de 2.000 tonnes" explique Christophe Vanmuysen, inspecteur générale du SPW (Service Public Wallonie) voies hydrauliques. Après cet élargissement, des péniches de grand gabarit pourront circuler entre le bassin français de la Seine en direction d’Anvers, vers les Pays-Bas, en remontant l’Escaut.
Les voies fluviales constituent une alternative au train et au poids lourd. Mais, problème: la traversée de Tournai est trop étroite. "C’est le seul goulot d’étranglement pour des péniches de 2.000 tonnes et donc il est important dans le cas de la modernisation de nos voies d’eau de réaliser ces travaux" rajoute Christophe Vanmuysen.
Mais sur les quais, la perspective d’un rabotage de plusieurs mètres n'enchantent pas tous les Tournaisiens. "Moi ça me dérange évidemment, je (ne) sais même pas quand l’élargissement sera fait" s’exprime l'un des habitants sur le quai. "Moi de mon fauteuil, je suis sûre que je vais voir l’eau, je ne sais pas s’ils ne vont pas prendre six mètres ici, je ne sais pas", ajoute une autre habitante sur le quai. "Au début quand je suis venu, il y avait les petites péniches et elles faisaient plus de bruit que les grosses péniches qui passent maintenant," raconte un autre habitant. Certains riverains ont déposé un recours devant le conseil d’état pour contester la taille de l’élargissement.
Les travaux échelonnés en plusieurs phases devraient aboutir d'ici 2020.
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