L'affaire remonte à 2018 mais refait surface grâce à de nouvelles images. Il y a 2 ans, un homme d’origine slovaque est mort après une intervention policière à l’aéroport de Charleroi. Aujourd'hui, des vidéos des caméras de surveillance montrent des comportements inadéquats de la part des agents qui sont intervenus. On y voit, notamment, un policier assis de tout son poids sur la cage thoracique de l’homme pendant 18 minutes. Une affaire qui fait penser à celle de George Floyd aux Etats-Unis.
Les images de l'arrestation ont été révélées par le quotidien flamand "Het Laatste Nieuws". L’intervention a lieu dans une cellule du commissariat qui se trouve à l’aéroport de Charleroi. Les policiers doivent agir car un homme interpellé est particulièrement agité. Alors que l’intervention tourne mal et que la personne est en détresse cardiaque, une policière fait un salut nazi. L’hilarité semble générale. Selon des informations communiquées la police fédérale et relayées par Sudpresse ce mercredi, la policière ayant fait un salut nazi sera écartée dès jeudi.
Un autre agent de police appuie de tout son poids contre la cage thoracique de la personne. "Les agents de police étaient sur le monsieur pendant 18 minutes", a détaillé Ann Van de Steen, avocate des parties civiles. "Il y a aussi les mots prononcés tels que 'Ce n'est pas une perte pour la société que monsieur va mourir'. On voit aussi le salut nazi et des policiers rire".
La veuve de la victime veut connaître la vérité
La victime s’appelle Jozef Chovanec. Il était chef d’entreprise. Il faisait depuis des années la navette entre la Slovaquie et la Belgique pour des raisons professionnelles. Ses proches ne comprennent pas son état de confusion et de psychose lors de son interpellation. Il semblait avoir perdu la tête et ne trouvait plus les documents d’embarquement qu’il possédait pourtant. L’autopsie et les analyses montrent qu’il n’était pas sous l’emprise d’alcool ou de drogue.
La femme de la victime veut, 2 ans après les faits, que l’enquête avance et a demandé de nouveaux devoirs d'enquête. "Pourquoi lui ont-il fait ça? Pourquoi l'ont-il traité comme ça. Cette attitude est indigne de la part d'être humains et de policiers. Je veux savoir pourquoi? Je veux la justice pour lui et pour eux bien sûr", pleure-t-elle.
"Monsieur Chovanec représentait un danger pour lui-même et pour autrui. Mes clients ont fait usage de la force de manière stricte et proportionnelle pour maîtriser l'individu", explique de son côté Hayat Karim, avocate des trois policiers. "Il n'y a pas de manuel sur la méthodologie pour pouvoir intervenir à l'intérieur d'une cellule. C'est très compliqué, les situations sont toujours différentes les unes des autres", estime lui Éric Lauwaert, président Province Hainaut, CSC Police.
La direction de l’aéroport de Charleroi, qui a pris connaissance des images via la presse, condamne les actes inappropriés qui sont visibles. Un avocat sera désigné rapidement par son service juridique afin de se constituer parties civiles contre X.
"L'enquête a été confiée par le juge d'instruction au Comité P, organe de contrôle, qui a effectué l'ensemble des devoirs dans le cadre de ce dossier. Une série d'auditions ont été demandées et un rapport d'expertise complémentaire a été sollicité", indique Sandrine Vairon, procureur de division au parquet de Charleroi
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