Les initiatives solidaires se multiplient après les inondations qui ont ravagé une partie de la Wallonie depuis la mi-juillet. Du côté de Verviers, un restaurateur a immédiatement pris la décision de fournir des repas chauds. Muni de son vélo, Pierre s’est joint à lui pour livrer les habitants de zones plus difficilement accessibles en voiture.
Après ces inondations à répétition causant des dégâts importants sur une partie de la Wallonie, de nombreuses initiatives solidaires ont commencé à fleurir un peu partout. Du côté de Verviers, Alain tient un restaurant assez connu dans la région. Le restaurateur a eu la chance de ne subir que des dégâts minimes suite à la montée des eaux. Il a donc décidé de venir en aide aux personnes plus lourdement touchées. "C’était une évidence pour moi de faire ça. Vu les catastrophes, je savais que je ne pourrais pas ouvrir mon restaurant mais j’avais du stock donc j’ai utilisé les fins de stock pour produire des repas chauds", raconte-t-il.
Rapidement, son initiative a fait écho auprès d’autres et tous se sont mobilisés à ses côtés. C’est le cas de Pierre. Cet aide-soignant à domicile n’a pas hésité à enfourcher son vélo, accompagné de son petit chien Iggy, pour rejoindre des zones plus difficilement accessibles en voiture. "Je suis indépendant et quand j’ai vu l’initiative d’Alain, je ne pouvais pas rester sans rien faire. Je me déplace habituellement à vélo, j’ai une charrette pour y mettre mon chien car je le prends toujours avec moi. Alors j’ai décidé de transformer ma charrette pour y mettre les repas et les amener dans certaines ruelles où il n’est pas possible de passer avec la voiture. Mon chien, je le mets sur mon épaule. Je livre toujours avec lui car ça fait du bien aux enfants et je suis tout le temps avec lui", développe Pierre.
Il livre à Verviers, Ensival et Pepinster
La plupart du temps, il réalise ses livraisons avec son ami Patrick qui, lui aussi, se mobilise pour les personnes sinistrées. "De grosses initiatives existaient déjà dans la région mais on n’avait rien vu pour livrer donc on s’est dit qu’on allait partir sur les routes", dit-il.
Pierre parcourt la grand-route reliant Verviers à Pepinster plusieurs fois par jour. Ses tournées sont de mieux en mieux organisées, il fait escale dans trois endroits différents ainsi que chez des particuliers. "Je fais deux tournées : une première à midi et jusque 13h30. Je fais Verviers, Ensival et Pepinster puis demi-tour. Je transporte aussi d’autres produits d’hygiène, d’entretien lors de mes déplacements… Et le soir, je fais une autre tournée pour les repas."
Si la solidarité de chacun émeut beaucoup Pierre, il confie qu’il a surtout été touché par un jeune homme également sinistré mais présent malgré tout dans la chaîne de solidarité. "Pardonnez-moi, je suis ému… mais je suis fort touché par Thomas. Il a 17 ans et il arrive à sortir plus de 1.000 repas par jour alors qu’il est sinistré… A son âge, il gère une cuisine, c’est impressionnant. J’ai 45 ans et croyez-moi, quand je le regarde, je le vois comme un adulte et pas comme un gamin de 17 ans", glisse le livreur.
Les dons alimentaires se multiplient
Thomas, c’est le jeune cuisto qui travaille aux côtés d’Alain dans son établissement Horeca. Ensemble, ils arrivent à cuisiner environ 1.200 repas chauds par jour. Sans être subventionné par personne. Et depuis que le restaurateur a lancé son initiative, les dons se multiplient également. "C’est vrai que je reçois énormément de dons alimentaires. Par exemple, j’ai reçu une tonne de volailles. Sur base de ça, on crée des repas et ensuite on les offre aux sinistrés. On m’a aussi prêté un camion frigo pour stocker les aliments car j’ai des frigos mais dans une mesure raisonnable, c’est-à-dire pour 100 personnes, pas pour 1.000", souligne le patron du restaurant.
En tout, une dizaine de livreurs s’activent quotidiennement pour les personnes touchées par les inondations. Les préparations culinaires sont ensuite dispatchées partout dans la région, mais pas uniquement. "Dimanche, on a cuit 1.200 saucisses pour les habitants Dinant. On s’est posté à la gare, on a fait une publication sur Facebook et les gens ont commencé à arriver."
L’initiative a pris une proportion importante, ce qu’Alain n’aurait jamais imaginé possible. Et tout cela, gratuitement. "Je m’étonne juste de ne voir personne du côté de la commune venir me demander clairement s’il faut de l’aide ou faire quelque chose", conclut-il.
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