L'auteur de l'attaque à Liège avait déjà bénéficié de 11 autorisations de sortie d'un jour et de 13 congés pénitentiaires de deux jours qui s'étaient bien déroulés, il était donc difficile de prévoir que cela se passerait mal à la 14e fois, a affirmé mardi le ministre de la Justice, Koen Geens, à son arrivée au Conseil National de Sécurité. Le ministre de la Justice Koen Geens a précisé que l'auteur était détenu depuis 2003 et qu'il devait achever sa peine en 2020. Il a bénéficié d'autorisations de sortie et de congés pénitentiaires pour préparer sa réinsertion mais n'a jamais été libéré sous condition par le tribunal de l'application des peines, a insisté M. Geens.
"L'enquête vient de débuter et elle va prendre du temps", a indiqué le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, qui a souligné la "violence extrême" des faits et rendu hommage aux agents qui sont intervenus pour le neutraliser. Des éléments laissent penser qu'il s'agit d'un acte terroriste, a-t-il ajouté.
Le lien avec le terrorisme "pas évident"
Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a lui confirmé que le niveau de la menace restait pour le moment à 2. Il n'est pas "évident" qu'il s'agisse d'un acte terroriste, sinon des éléments auraient déjà permis de l'établir, estime-t-il. Quant au fait que l'auteur se trouvait en congé pénitentiaire pour deux jours et qu'il devait réintégrer la prison ce mardi, Jan Jambon a insisté sur le fait que ce genre de décision n'était pas prise à la légère et qu'il n'y avait dès lors pas lieu d'évoquer une erreur.
Le système des congés pénitentiaires remis en question
"Le système entier de congés pénitentiaires et permissions de sortie doit être réévalué", estime le vice-président du syndicat libéral de la police (SLFP Police), Vincent Houssin, en réaction à l'attaque perpétrée à Liège qui a fait trois morts dont deux policiers mardi matin. M. Houssin a qualifié l'évènement de "l'un des actes les plus lâches jamais commis envers la police".
L'auteur avait été condamné à une peine d'emprisonnement, mais a bénéficié d'un congé pénitentiaire pour deux jours. Il devait réintégrer la prison ce mardi. Le système de congé pénitentiaire doit être réévalué, selon le vice-président du SLFP Police. Le suivi des détenus en congés pénitentiaires ou permissions de sortie n'est pas une tâche qui incombe à la police mais aux autorités judiciaires, et elle doit être effectuée de façon plus efficace et plus stricte, selon M. Houssin. "Cela n'aurait jamais dû arriver lors d'un 14e congé pénitentiaire", estime-t-il encore.
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