Lundi dernier 6 juin, vers 20h, deux jeunes jetaient David d'un pont d'une dizaine de mètres de hauteur localisé à Riemst, entre Liège et Maastricht. La victime, bientôt 15 ans, ne savait pas nager. Elle a néanmoins pu se rapprocher du bord où se trouvait une adolescente qui a plongé pour aller le récupérer. Un autre jeune présent sur la berge du canal Albert a filmé la scène avec son smartphone, non sans amusement. Au total, trois jeunes (deux filles et le garçon qui filmait) se trouvaient sur la rive. Visiblement, ils connaissaient les deux auteurs de l'acte dangereux.
Que risquent toutes ces personnes ? Nous avons posé la question à maître Verlinden, avocat et président du Bureau d'Aide Juridique du barreau de Bruxelles.
Il y aura d'abord une enquête. Les images ne suffisent pas pour tirer des conclusions complètes. Les inspecteurs devront établir les circonstances qui ont mené aux faits, les liens entre toutes ces personnes, etc.
Si l'enquête conclut à des faits punissables, les jeunes devront passer devant le tribunal de la jeunesse s'ils sont mineurs, devant le tribunal correctionnel s'ils sont majeurs.
Comment pourraient être qualifiés leurs actes ?
Pour les deux auteurs des faits, "si on ne se base que sur les images vidéo, il s'agit manifestement de coups et blessures pouvant entraîner la mort. Ils sont donc susceptibles de se retrouver quelques semaines voire quelques mois en IPPJ. Tout dépend de la gravité des faits", déclare maître Verlinden.
Quant aux trois observateurs, ceux qui n'ont rien fait (une de deux filles a quand même fini par plonger pour aller récupérer le garçon) pour éviter que David soit balancé peuvent être considérés comme complices, surtout s'ils connaissaient les auteurs des faits. Même s'ils ne les connaissaient pas, on pourrait estimer qu'ils n'ont pas porté assistance à personne en danger. Il faudra donc d'abord répondre à toute une série de questions. Ont-ils d'une manière ou d'une autre participé aux faits ? Etaient-ils ensemble ou complètement en dehors du coup ? Ce sera à l'enquête à le révéler.
Vos commentaires