Au lendemain de l'attaque terroriste, certains témoins racontent ce qu'ils ont vu. L'un d'eux est une dame qui a tout suivi depuis son balcon: Isabelle Frères. Cette Liégeoise a filmé et interpellé le tueur alors qu'il déambulait dans la rue après avoir commis son crime.
Les vidéos d'Isabelle ont fait le tour de la toile. Sur l'une d'elle, on l'entend hurler au tireur "Va te faire f***** avec ta Syrie connard!", avant de s'adresser aux policiers: "Abattez-le! Abattez-le !"
Cette Liégeoise a observé toute la scène depuis son balcon. Mardi, à 10h30, elle entend d'abord plusieurs déflagrations. Interpellée, elle regarde par la fenêtre. "Il y avait une voiture à l'arrêt au feu rouge, une voiture blanche, raconte-t-elle au micro de nos reporters Mathieu Langer et Gaëtan Delhez. Et j'ai vu la vitre de la voiture se fissurer. J'ai vu le tueur venir avec son arme. Il a fait un trou dans la vitre puisqu'elle était toute fissurée et il a encore tiré une à deux fois à bouts portants. J'ai vu la conductrice sortir de la voiture en courant".
Isabelle apprend par la suite qu'elle a assisté au meurtre de Cyril
Isabelle pense d'abord que la conductrice a évité les tirs et que tout va bien. Mais en réalité, le tueur vient de faire une victime: Cyril. La personne qui a pris la fuite sous les yeux d'Isabelle n'est autre que la mère du jeune homme. "Je me suis dit 'Elle est indemne, elle n'a rien alors que le tueur a rentré son arme dans la voiture pour tirer ! Elle a une bonne étoile au-dessus d'elle'. Mais non, après j'ai appris que son fils était dans la voiture et qu'il a tout pris. Ça, c'est dramatique pour moi, c'est dramatique pour tout le monde".
Isabelle voit tout depuis son balcon: "J'ai hurlé aux gens de foutre le camp!"
Isabelle observe ensuite que la maman de Cyril revient vers la voiture. Mais le tueur, lui, était toujours dans les parages. "Sur la vidéo, on m'entend dire 'Foutez le camp! Foutez le camp!', c'est à elle que je m'adresse. Parce qu'il était encore là, moi je le voyais, elle ne le voyait peut-être pas".
Le tueur allait et venait "sans vraiment savoir où aller", d'après Isabelle
Isabelle observe que le tueur déambule ensuite dans sa rue. "Il donnait l'impression qu'il ne savait pas lui-même où aller en fait, décrit la Liégeoise. Il allait à gauche, à droite, il allait et revenait". Puis, il se dirige vers une école. "J'avais peur pour les enfants car il tenait en mains les deux revolvers. Je me disais que c'était pour tuer des enfants ou les tenir en otages. Je suis contente d'apprendre aujourd'hui que l'éducateur a eu la conscience de fermer les grilles".
Au lendemain de l'attaque meurtrière, Isabelle se remet doucement de ses émotions et en profite pour adresser un message aux Liégeois. "Continuez à descendre dans les rues, à vous installer en terrasse, à boire votre petit rosé. La vie continue et c'est notre meilleure réponse".
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