À Liège, les autorités ont tenu une conférence de presse après les violents incidents de samedi. "Il a fallu un certain temps pour reprendre la maîtrise du centre-ville et il a fallu organiser le nettoyage et la remise en ordre du centre-ville", a commencé le bourgmestre. "Nous voulons réitérer l'appel au calme prononcé dès hier et remercier les policiers qui ont accompli leurs missions au péril de leur intégrité physique. Nous voulons assurer les commerçants de tout notre engagement à la fois pour réparer les choses. Nous allons déployer un plan d'action pour relancer le commerce du centre-ville", ajouté le bourgmestre.
Dans son allocution, Willy Demeyer s'est réjouit qu'il n'y ait pas eu "de conséquences plus lourdes". "C'est à l'engagement des policiers qui sont venus en nombre que nous le devons", a-t-il assuré.
36 policiers blessés
Une dizaine d'interpellations ont déjà eu lieu a indiqué dimanche le chef de corps de la police locale, Christian Beaupère. Les individus arrêtés sont tous âgés de moins de 30 ans. L'un d'entre eux est même mineur.
Lors de ces débordements, 36 policiers ont été blessés au total. Parmi eux, 9 ont dû être hospitalisés. "Il y a une dame qui a la clavicule cassée", a précisé le chef de corps.
Un policier motard a également été "agressé très lâchement par derrière et roué de coups", renseigne Christian Beaupère. "Son état est blessé mais rien de grave", a-t-il précisé. "Je voudrais remercier les manifestations d'une autre mobilisation qui a eu lieu en même temps pour exprimer le soutien à l'horeca et au secteur culturel. Ce sont ceux-ci qui ont pris la défense du motard avec ce qu'ils avaient sous la main. C'est à dire, leurs pancartes. Sans leur intervention, ce policier aurait été beaucoup plus gravement blessé", a-t-il expliqué.
On voit que ce n'est pas un coup d'essai.
Selon la police, l'arrestation musclée d'une femme à Liège a été "le prétexte d'un déferlement de violence". "Les 200 à 300 personnes qui ont commis toutes ces infractions viennent de différentes villes. "Nous avons ressenti une organisation car ils ont surgi en quelques minutes. Dans la manière de procéder, on voit que ce n'est pas un coup d'essai", a affirmé Christian Beaupère.
Un travail d'enquête va être mené sur base des images que possède la police. Après avoir été confrontée à de tels débordements, la police entend revoir ses techniques, notamment en terme de surveillance des réseaux sociaux.
Rappel des faits
Selon la police de Liège, entre 200 à 300 casseurs se sont subitement rassemblés dans les rues de Liège et ont commis des faits de pillage, vols et dégradations. Des magasins et fast-food ont également été caillassés et certains d'entre eux ont été pillés. Quelques vitres des Galeries Saint-Lambert et de l'hôtel de ville ont été brisées. La police a été victime de jet de pavés, de panneaux de signalisations, de bouteilles en verre et de chaussures. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés par les forces de l'ordre.
Vers 20h samedi soir, le calme revenait place Saint-Lambert, malgré la présence encore importante de policiers. Selon les premières interpellations, une partie des émeutiers venaient d'autres villes de Belgique et de France. La police restera présente toute la nuit afin de sécuriser les commerces qui ont été saccagés et pillés. Au total, 250 policiers de la police de Liège et de la police fédérale étaient présents sur place avec l'appui de trois arroseuses.
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