La chambre criminelle du tribunal correctionnel de Verviers a condamné mercredi Magali H., une Waimeraise de 43 ans, à une peine de 12 ans de prison pour avoir commis le meurtre par empoisonnement de son compagnon Christophe Briska (33 ans) le 17 avril 2015.
Ce jour-là, la prévenue et la victime avaient décidé de se suicider ensemble, mais la quadragénaire n'était pas parvenue à accomplir son dessein mortel. Elle avait longuement maintenu au dossier que le dispositif mis en place n'avait fonctionné que pour son compagnon. Elle était finalement revenue sur ces déclarations en début de procès en reconnaissant que le dispositif était différent de celui expliqué.Il ne pouvait fonctionner que pour une personne.
Christophe Briska, suicidaire selon elle, avait décidé de partir en premier. Elle avait dès lors branché le dispositif et s'était elle-même injecté des produits volés à l'hôpital de Malmedy où elle était infirmière et à la caserne des pompiers de Stavelot. Ces produits avaient agi sur la prévenue qui s'était endormie et n'avait pas eu le courage de se brancher à son tour pour mourir.
Les analyses toxicologiques avaient permis d'expliquer le décès de la victime par dépression cardiaque survenue après poly-intoxication par administration de médicaments, de produits curarisant et d'insuline ayant provoqué une hypoglycémie sévère et une agonie prolongée.
Les analyses effectuées sur la prévenue ont révélé qu'elle n'avait ingéré aucun produit médicamenteux se trouvant dans les poches auxquelles la victime était reliée lorsqu'elle a été découverte morte.
La chambre criminelle a donc considéré sur base des déclarations de la prévenue, de celles des premiers intervenants ainsi que des analyses toxicologiques et celles du légiste, que les éléments constitutifs du meurtre par empoisonnement étaient rencontrés, la chambre criminelle considérant que la prévenue, infirmière de profession, "avait contrôlé tout le processus de mort, qu'elle avait maîtrisé le système qui ne pouvait aboutir qu'au décès de la victime."
La chambre criminelle a retenu l'extrême gravité des faits, leur caractère planifié et préparé, la souffrance occasionnée aux proches mais aussi "la profession de la prévenue qui doit sauver des vies et non les détruire".
La chambre criminelle a également eu égard à la relation ambivalente du couple impliqué dans une relation toxique caractérisée par une jalousie dévorante et destructrice, de leur mal-être mais aussi la personnalité de la prévenue qui souffre de troubles dépressifs. La chambre criminelle a également retenu les regrets sincères de la Waimeraise et son absence d'antécédents judiciaires.
Bien que condamnée à 12 ans ferme, elle a quitté le tribunal libre puisqu'elle bénéficie d'une détention sous bracelet électronique.
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