Une heure d'arrêt de travail a été observée au CHC MontLégia à Liège ce matin. Le personnel du bloc opératoire et du réveil s'est réuni devant la clinique entre 7h30 et 8h30. Il déplore la surcharge de travail. La situation est jugée inacceptable pour le syndicat CNE-CSC, qui dénonce notamment le manque de personnel infirmier, de brancardage, de nettoyage et de logistique.
Un personnel fatigué
Henriette Morovich est infirmière en soins intensifs. Elle est venue soutenir les collègues du bloc opératoire: "Aux soins intensifs, nous sommes logés à la même enseigne, sous-effectif, surmenage, problèmes d’organisation. C’est normal, nous avons un nouvel hôpital, beaucoup de choses dysfonctionnent, comme dans tout déménagement, mais ça rajoute une charge supplémentaire, sans compter le problème du covid". Elle décrit: "Tout le personnel est fatigué, on le voit sur les visages. Beaucoup de membres du personnel diminuent leur temps de travail, parce qu’ils n’arrivent pas à tenir la longueur, et des personnes quittent l’hôpital, parce qu’elles se disent, je ne peux plus vivre comme ça".
Nos valeurs ne sont plus du tout en accord avec notre métier
Aïnara Lastra est infirmière depuis 7 ans, et travaille au bloc opératoire depuis 4 ans. Elle témoigne: "On a dû annuler tous les cas opératoires pendant le covid, on a été aider aux soins intensifs, et voilà qu’on doit reprogrammer tous les cas qui ont été annulés. On se retrouve avec un programme opératoire bien gonflé, du personnel soignant qui est en train de s’essouffler, de se fatiguer, des départs, des absences, et nous voilà à travailler en nombre réduit, à ne pas savoir fournir un travail de qualité, et on ne nous demande que de la quantité, et cela devient de plus en plus frustrant et nos valeurs ne sont plus du tout en accord avec notre métier".
"Le personnel n'a jamais un moment de répit"
Philippe Devos, chef du service des soins intensifs du CHC MontLégia, confirme la fatigue extrême des travailleurs: "Le personnel est mobilisé dans les vagues covid pour soigner du covid, puis mobilisé dans les vagues non-covid pour soigner le non-covid. Résultat, il n'a jamais un moment de répit. Maintenant que ça fait un an que ça dure, ce personnel est sur les genoux. D'autant plus que dans le personnel aussi, il y a eu des malades du covid, donc il y a eu beaucoup plus d'absentéisme sur les douze derniers mois que d'habitude et ce sont les non-malades qui trinquent pour remplacer les malades, avec une santé financière hospitalière qui est telle qu'il est difficile de trouver de l'aide pour les phases hors covid".
Sans solutions, La CNE n'exclut pas d'autres actions par la suite. A l'issue de l'action de ce matin, les syndicats ont entamé un dialogue avec la direction.
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