Le chauffeur du camion qui a percuté mortellement un Liégeois, vendredi en début de soirée lors d'une action des gilets jaunes menée sur l'autoroute E25 à hauteur de Visé, est toujours en fuite et la thèse de l'accident est écartée, confirme le parquet de Liège. Selon les dernières informations fournies par Catherine Collignon, porte-parole du parquet de Liège, le chauffeur, un homme de 56 ans d'origine hollandaise, fait actuellement l'objet d'un mandat d'arrêt européen.
Le conducteur du camion est un homme né en 1962 et de nationalité néerlandaise. Il a pu être rapidement identifié grâce à une collaboration avec la police des Pays-Bas. Il est actuellement en fuite.
Son camion a été retrouvé samedi sur un parking à Tilburg, aux Pays-Bas. A ce moment-là, le véhicule était déjà vide. "La police scientifique devrait pouvoir l'analyser demain dans la journée", précise Catherine Collignon, premier substitut du procureur du Roi de Liège, au micro de Mathieu Langer et Philippe Lefevere.
Se basant sur un premier témoignage, les autres devant encore arriver, le parquet de Liège a fourni les premiers éléments dont il dispose. "Vers 19h sur l'autoroute à la sortie de Visé, les personnes qui manifestaient avaient décidé de faire un barrage filtrant en bloquant la première voie et décidé de laisser passer uniquement les voitures. Ça se passait bien jusqu'au moment où le camion a voulu prendre la voie des voitures. La victime et un ami à lui se sont présentés à sa hauteur. Il a voulu arrêter la progression du camion en frappant la vitre latérale. Il avait une clé en main. Pour une raison qu'on ignore, le camion a continué son chemin."
Des débris de verre ont en effet été retrouvés sur les lieux et le médecin légiste a constaté de multiples fractures sur le corps de la victime.
Le camionneur "ne s'est pas du tout arrêté" un peu plus loin. Il y a donc délit de fuite, confirme le parquet.
Lors du point presse organisé à 17h30, le dossier allait être mis à l'instruction et "on va demander un mandat d'arrêt par défaut et européen", expliquait encore le parquet de Liège, "pour qu'il puisse être appréhendé et le cas échéant extradé". Le mandat d'arrêt européen a été émis dans les 2 heures.
Pour l'instant, la qualification des faits doit encore être déterminée. A ce stade, rien n'indique qu'il s'agirait d'un acte involontaire, la thèse de l'accident est donc écartée. "On peut considérer que le chauffeur alors que les personnes étaient devant lui a délibérément foncé sur elles", précise Mme Collignon. On se dirige dans un premier temps vers "coups et blessure volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il est cependant "trop tôt pour qualifier ces faits de meurtre", explique le parquet, qui rappelle que pour cela, il faut pouvoir prouver l'intention de donner la mort.
La police belge doit encore auditionner de nombreux témoins. Il y avait en tout une vingtaine de personnes témoins des faits.
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