Le parquet de Liège punit les incitations à la violence lors de manifestations de gilets jaunes. Des mesures particulières qui s'adressent à la publication de message incitant à l'agressivité envers des policiers et la destruction de biens publics. Le procureur du Roi de Liège a décidé de mettre en place une politique de poursuite commune et rapide contre ce type d'agissements.
Le parquet de Liège a décidé de prendre des mesures particulières quant à la publication de messages incitant à l'agressivité envers les policiers et destruction de biens d'utilité publique, a indiqué vendredi matin le parquet de Liège.
"L'objectif du parquet est avant tout un objectif de sécurité publique"
Les récents événements liés aux différentes manifestations en Belgique et en France ont poussé le parquet de Liège à avoir une attention toute particulière quant à certains messages véhiculés sur les réseaux sociaux. "Nous avons constaté une recrudescence de messages, principalement sur Facebook, incitant à la manifestation avec des messages agressifs envers le corps de police et incitation à la casse. Ce genre de messages ne peut évidemment être toléré et constitue une infraction. Il existe d'ailleurs un article du code pénal qui punit la provocation à commettre des infractions, comme la rébellion ou la destruction de propriété mobilière", a déclaré vendredi le premier substitut du procureur du Roi de Liège, Catherine Collignon. "Toutefois, je tiens à préciser qu'il ne s'agit pas de porter atteinte à la liberté d'expression, la liberté de manifester et au droit de manifester. L'objectif du parquet est avant tout un objectif de sécurité publique. Il ne peut en aucun cas tolérer la destruction publique ni même le fait que les policiers qui font leur travail pour protéger le citoyen soient pris pour cible de manière aussi violente."
Des dossiers mis rapidement à l'instruction
C'est la raison pour laquelle le procureur du Roi de Liège a décidé de mettre en place une politique de poursuite commune et rapide (demande de mandat de perquisition, audition du suspect, saisie d'éléments en relation avec l'infraction) afin de mettre en garde contre ce type d'agissements. Depuis le début de la semaine du 3 décembre, un magistrat a donc été désigné afin de se charger de tout centraliser. Ainsi, lorsqu'un message est découvert, le dossier est directement mis à l'instruction et des policiers perquisitionnent l'habitation du suspect. Depuis le début de la semaine, trois ou quatre personnes ont déjà fait les frais de cette nouvelle politique.
Ce jeudi, des enquêteurs se sont d'ailleurs rendus au domicile d'un Sérésien de 28 ans, suspecté d'avoir publié sur les réseaux sociaux des messages d'incitation à l'agressivité envers les policiers et destruction de biens d'utilité publique. En plus des messages, les forces de l'ordre ont découvert que l'intéressé était en train de fabriquer soit des fumigènes, soit des explosifs pour la manifestation prévue ce samedi et qu'il avait même publié un tutoriel sur Facebook. Il a été privé de liberté et déféré au parquet de Liège. "Ce genre d'infraction peut entraîner une peine d'emprisonnement de 8 jours à 3 mois ainsi qu'une amende pouvant aller jusqu'à 1000 euros, à multiplier par huit. Evidemment, la peine peut être alourdie en fonction de nouvelles infractions qui peuvent alors être ajoutées au dossier", conclut Catherine Collignon.
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