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Inondations: des sinistrés comptent attaquer le gouvernement wallon en justice pour sa gestion du barrage d’Eupen

 
 

Un peu plus d’une semaine après le début des inondations qui ont ravagé une partie de la Wallonie, les riverains sinistrés attendent des réponses. Certains témoins parlent de véritables vagues qui auraient déferlé dans la vallée de la Vesdre. Ceux qui ont tout perdu veulent comprendre ce qui s’est passé et puis, poursuivre les éventuels responsables.

Bruno habite Chaudfontaine. Il n’a pas été inondé et pourtant il a décidé de se battre pour les sinistrés. Avec d’autres citoyens, entreprises et même certains bourgmestres, ils constituent un collectif. Avec l’aide de deux cabinets d’avocats, ils vont attaquer le gouvernement wallon en justice pour sa gestion du barrage d’Eupen. "Je me permets de préciser qu’il y a une option pour que ce soit au pénal puisque, in fine, il y a eu des cas d’homicides involontaires si cette inondation – qui est un véritable tsunami, plusieurs sources le confirment dont des témoins – a été provoquée très probablement par le lâchage des eaux d’un barrage", indique-t-il.

De nombreuses victimes parlent d’une vague d’un mètre qui s’est abattue sur la vallée de la Vesdre, emportant tout sur son passage. "Ce ne sont pas les déchets qu’il faut regarder. Ce sont les responsables des barrages. Ils vont ramasser des milliers de pétitions. Ça, c’est certain. Et pas des gentilles !", lance un riverain.

"J’ai interrogé personnellement les services, en demandant si on ne risquait pas d’avoir un tsunami. On nous a dit qu’il n’y avait pas de risque. Imaginez, on nous a dit qu’il n’y avait pas de risque !", s’insurge Philippe Godin, le bourgmestre de Pepinster.

Construit après la Seconde Guerre mondiale, le barrage d’Eupen est un des plus importants du pays. Il a plu, là-bas, deux fois plus que partout ailleurs en Belgique. Dès le 14 juillet, il a été décidé de vider progressivement le lac. "Le niveau du lac est monté et s’est approché – d’après les premiers chiffres qu’on a, même dépassé – la cote de retenue maximum. Et donc il a fallu contrôler cette montée du plan d’eau, en laissant sortir de l’eau en aval du barrage. C'est qui a été fait donc à partir du mercredi soir, avec, dans tous les cas, un débit sortant qui a été plus petit que le débit rentrant mais qui a quand même effectivement été important quand on voit les conséquences qu’il y a eu en aval", développe Sébastien Erpicum, ingénieur en hydraulique et construction à l’ULiège.

Aurait-on pu anticiper ce délestage ? Comment les décisions ont-elles été prises ? Des réponses seront apportées pour la fin de l’été.


 

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