Réintroduits en Belgique il y a 19 ans, il semble que les animaux ont trouvé leur place sur les berges de la Meuse, et parfois même en plein centre de Liège.
Plusieurs familles de castors se sont installées aux portes de Liège. Les plus audacieux ont été aperçus dans la Meuse, en plein centre-ville.
En 6 ans, la population de castors à quasiment doublé, passant de 1.100 à 2.000 individus. L’espèce s’est solidement réimplantée et recolonise progressivement tout son territoire historique, tant en Ardenne que dans les zones à forte population.
Récemment, les promeneurs qui longent la Meuse sur le Ravel en plein centre de Liège ont pu apercevoir des castors sur la berge. Mais ces rongeurs font parfois des dégâts aux arbres… Denis Fagnoul, un riverain interviewé ce matin sur Bel RTL, a installé des grillages autour des arbres de son jardin, littéralement dévorés par les castors. "Il y a beaucoup de castors ici, j'en ai compté 6, et il y a très peu d'arbres", a-t-il confié à Samuel Ledoux. Le riverain craint pour les arbres qui tiennent sa berge. "L'arbre est quasi coupé en quelques heures, constate-t-il. Mais ça dépend à combien ils viennent."
Un peu plus loin, le long de l'Ourthe, à seulement 2 kilomètres de la gare des Guillemins, les rongeurs s'en donnent à coeur joie. "Deux ou trois coups de dents dans les arbres à mon premier passage, et trois semaines après, l'arbre avec un diamètre de 80 centimètres était par terre", raconte un promeneur.
"Il refait la biodiversité"
Jean-Pierre Focan, membre de Natagora, étudie les castors depuis une dizaine d'années. Il constate que les rongeurs vivent en famille. "Dès qu'une famille occupe un territoire, qui peut aller jusqu'à 5 kilomètres de berge, un autre castor ne peut pas venir, a-t-il noté. Il refait la biodiversité en faisant des mares, des plans d'eau, et automatiquement, le triton revient, la grenouille revient."
Peu sensible à la pollution, le castor n'a aucun souci à s'installer à proximité des centre-villes.
Ces derniers mois, les observations de castors se sont multipliées au confluent de l'Ourthe et de la Meuse, à hauteur du centre commercial de Belle Ile. Ils rongent les pieds des platanes, des grillages ont donc été installés.
"J'en voyais très rarement auparavant. Et maintenant, si on se promène sur le Ravel, on peut facilement en voir quasiment à chaque sortie", explique encore un promeneur.
Les chasser comme les sangliers?
Vu la prolifération, le gouvernement wallon planche sur un projet de décret visant à obtenir des dérogations aux mesures de protection des espèces animales protégées dont fait partie le castor. Le but est à termes de faire des chasses comme pour le sanglier afin de limiter leur reproduction.
Jean-Pierre Focan, de Natagora, y est farouchement opposé. "A ce moment-là, les portes sont ouvertes. Il y aura des excès, ça commence déjà. Les dernières dérogations sont toutes avec une demande d'éradications, donc c'est déjà pas logique… Et dans des endroits où ce n'est absolument pas nécessaire", déplore-t-il.
Réintroduits dans notre pays il y a 19 ans, aujourd'hui, on en compte 2.000 en Wallonie sur près de 600 sites différents.
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