A Rouvreux, dans l'entité de Sprimont, en province de Liège, les habitants partent en croisade contre l'installation d'un énorme champ photovoltaïque de 2 hectares. Pas moins de 3800 panneaux devraient être installés en rase campagne, dénaturant les paysages de ce site très vallonné. La région wallonne a accordé le permis. Les habitants se tournent donc vers le Conseil d'Etat. Benjamin Brone s’est rendu sur place pour le RTLINFO 19H.
C’est une prairie d’environ 2 hectares à la sortie du hameau, aujourd’hui occupé par des vaches. Demain elle sera, sans doute, totalement recouverte par 3846 panneaux photovoltaïques. "Je préférerais rien du tout, mais je consomme de l’électricité comme tout le monde, donc il faudra bien choisir à un moment une source d’énergie", concède Yves, un habitant du village.
Dans le village, pourtant, l’opposition s’affiche aux fenêtres des maisons. Les habitants ont même déposé un recours devant le conseil d’Etat pour défendre le caractère paysager de la campagne. La commune s’oppose quant à elle au permis octroyé par l’administration wallonne. "On peut trouver certainement des endroits, sous forme de friches agricoles ou de friches forestières, où là, ni l’exploitation forestière, ni l’exploitation agricole n’est mise en péril, et on pourrait éventuellement envisager l’exploitation de panneaux photovoltaïque à des endroits tels que ceux-là", réagit Claude Ancion, bourgmestre MR de Sprimont.
Avec sa vue plongeante sur la Vallée de l’Amblève et ses vents favorables, le site est aussi un lieu de décollage très prisé des parapentistes. "Il faudrait nous laisser un petit endroit quand même pour décoller, donc 40 mètres de large", réagit l’un d’entre eux.
Entre la préservation du paysage et le développement des énergies renouvelables, le dilemme est cornélien. La réduction des primes régionales n’encourage pas les installations privées, alors les promoteurs s’en mêlent: sur champ, l’énergie solaire est désormais nettement plus rentable qu’un troupeau de bovins.
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