"Mouvement de protestation à la protection civile de Crisnée. Blocage total de la caserne suite aux dysfonctionnements dus à la réforme", signale ce mardi matin un sapeur de la protection civile via notre bouton orange Alertez-nous.
Joëlle Brouillard, commandant et déléguée CGSP, confirme que 37 travailleurs ont décidé de débrayer spontanément ce mardi matin pour manifester leur ras-le-bol. "Tout le personnel de la protection civile francophone est mécontent", précise-t-elle. Seules les missions de secours à la population sont donc assumées.
Les travailleurs protestent essentiellement contre les nouveaux horaires de travail et la nouvelle organisation du service suite à la réforme du ministre Jan Jambon, mise en place le 1er janvier.
"En plus des horaires inadaptés, les délais d'intervention sont allongés. Du coup, les gens sont épuisés. Au niveau de notre vie sociale, c'est la catastrophe. Toute notre organisation familiale et sociale est chamboulée", regrette le sapeur qui travaille depuis 30 ans à la protection civile de Crisnée.
"On multiplie les déplacements, c'est aberrant"
Joëlle Brouillard rappelle que depuis la suppression des casernes de Ghlin et Libramont, le personnel de la caserne de Crisnée doit intervenir sur l'ensemble du territoire wallon et à Bruxelles.
"Vous imaginez, certains habitent à Libramont, viennent à la caserne à Crisnée puis sont envoyés à Libramont pour la peste porcine. Certains jours, ils parcourent 700 km. On multiplie les déplacements, c'est aberrant", souligne la déléguée CGSP. Selon elle, ce changement et les nouveaux horaires entraînent régulièrement des heures supplémentaires inévitables.
Un taux d'absentéisme "spectaculaire"
D'après le sapeur, un taux d'absentéisme "spectaculaire" révèle d'ailleurs ce mal-être général. "La semaine passée, il y avait 14 malades sur 35 travailleurs. Si nos horaires ne changent pas, les gens vont finir par partir", prévoit le travailleur.
"On sentait que cela bouillonnait"
Exténués, les travailleurs de la protection civile francophone ont donc décidé de faire pression. "Nous avons déjà exposé le problème à nos dirigeants mais comme visiblement les paroles ne suffisent pas, on a dû passer à l'action", souligne-t-il. "Nous avions prévenu nos responsables, on sentait que cela bouillonnait", confirme la déléguée CGSP.
"Le personnel souhaite un horaire plus cohérent et en phase avec le caractère opérationnel et social de notre métier", indique Joëlle Brouillard.
Si aucun changement n'est opéré d'ici le 15 mars au plus tard, les travailleurs menacent de faire grève. L'ultimatum est donc lancé.
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