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Un marionnettiste de 58 ans accusé d'avoir tué un homme dans un café à Liège: "Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je suis là pour amuser les gens"

 
 

Il est accusé de l'assassinat d'un autre homme à Liège. La victime avait été abattue au milieu d'un café de la place du marché. Le seul lien entre les deux est leur appartenance à des familles rivale de Sicile.

Dans le box des accusés, Giuseppe Ficarrotta regarde en l'air. Il semble s'ennuyer. Pourtant le ministère public livre un acte d'accusation chargé. L' homme qui a manipulé des marionnettes pendant vingt ans au Musée de la Vie wallonne possède un stand de tir dans son garage. C'est son arme qui été utilisée, sa voiture également. Il a été arrêté le jour même avec une balle dans sa poche.

L'accusé prétend qu'on lui a emprunté son arme et sa voiture. Il déclarait ce matin : "Je suis incapable de commettre les faits qu'on me reproche". "C'est compliqué de s'imaginer à sa place, être accusé de choses que l'on ne comprend pas, que l'on repousse. Je ne sais pas comment je moi-même je réagirais par rapport à pareille accusation", explique son avocat Christophe van der Beesen. 

Le 22 octobre 2017, un homme habillé de noir, encagoulé, rentre dans un café de Liège. Il tire deux balles dans le thorax et deux balles dans la tête de Salvatore Catalano, un Italien de 65 ans. Chaque balle est mortelle dira le légiste. L'auteur prend la fuite à pied.

Pour quelles raisons le marionnettiste aurait-il tiré sur la victime ?

Aucune réponse à ce stade. "Il n'y a absolument aucun élément dans le dossier qui permette de considérer qu'ils se connaissaient, qu'ils se fréquentaient et davantage qu'il y aurait eu un différend entre eux qui justifierait d'en arriver à des extrémités pareilles", déclare Séverine Solfrini, également son avocat. Seuls éléments qui relient victime et accusé : dans les années septante, ils ont habité la même rue de Liège, à cent mètres de distance. Et leurs familles sont originaires du même village en Sicile.

Autre élément étonnant dans cette affaire, il n'y a pas de partie civile. "Ça donne aussi une coloration à notre dossier d'imaginer le contexte, en tout cas de garder un certain mystère sur le contexte ou sur l'intervention des uns et des autres", estime Séverine Solfrini. "Nous verrons si effectivement ce principe et cette loi de l'omerta existe et subsiste par rapport au débat", ajoute Christophe van der Beesen.

"Je ne comprends pas ce qui m'arrive, déclarait ce matin le marionnettiste. Je suis là pour amuser les gens". Le procès devrait durer une semaine.


 

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