Comme chaque 2 novembre, c’est aujourd’hui le "jour des morts". L’occasion, pour certains d’entre nous, d’une visite au cimetière. Des lieux particuliers, dans lesquels évoluent tous les jours les fossoyeurs : un métier pas comme les autres auquel se sont intéressé ce midi Vincent Jamoulle et Marc Evrard.
Rudy Mathot a fait des études pour devenir boulanger-pâtissier. Il y a 15 ans, un peu par hasard, il a postulé pour une place de fossoyeur à Huy. Aujourd’hui, il gère les dix cimetières de la ville avec une équipe de six personnes. "On a déjà été beaucoup moins, on s’est déjà retrouvé à trois", raconte Rudy. "On prenait du retard dans les entretiens, car ce qui prime, ce sont les enterrements."
Certaines tombes sont la priorité de la Région Wallonne
Le cimetière de La-Buissière s’étend sur 5 hectares. 2059 concessions, certaines remarquables, sont ici pour l’éternité. "Ce sont des tombes reprises par la région Wallonne", explique Rudy Mathot. "Elles sont restaurées et resteront toujours la priorité de la Région wallonne."
Les tombes à l'abandon sont remplacées
D’autres tombes sont à l’abandon. Lorsque les familles ne donnent plus signe de vie, la concession est proposée à de nouveaux occupants. A Huy, il reste de la place partout. "Ces trois tombes sont construites sur une ancienne concession qui a été reprise par la ville", montre le fossoyeur. "Elle a été vendue en trois part différentes."
"Quelque chose qui m’a marqué et que je n’oublierai jamais"
Lorsqu’une concession est en quelque sorte "expropriée", les restes humains sont rassemblés dans un ossuaire. Rudy se souvient d’un cercueil sorti d’un caveau près d’un siècle après le décès. "Quand j’ai vu son visage, il était bien-sûr pétrifié, momifié, mais il avait toujours sa moustache et quelques poils", se souvient Rudy Mathot. "Je suis certain que la personne qui l’a enterré ou placé dans ce cercueil aurait pu le reconnaitre. C’est quelque chose qui m’a marqué et que je n’oublierai jamais."
Creuser, reboucher, désherber au chalumeau, ramasser les feuilles, accueillir les familles, les réconforter, un métier difficile au début, que Rudy a appris à aimer et dont il est fier aujourd’hui.
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