Le haut fourneau de Seraing, c'était un repère visuel pour plusieurs générations de sérésiens. Les habitants étaient donc présent en nombre pour assister à sa démolition. Ainsi que d'anciens travailleurs. Avec pour certains une réelle émotion.
Le doigt appuyé sur son smartphone, Tony n'aurait manqué cet instant pour rien au monde. Après une détonation, difficile pour lui de retenir ses larmes. "Je n'ai pas de mots, c'est une page qui se tourne, 200 ans d'histoire", a-t-il déclaré.
Ils sont plusieurs centaines à s'être rassemblés dans les rues. Des badauds, des habitants ou d'anciens travailleurs. "On se croirait en Syrie dans les bombardements. Je suis venu tout seul car mes collègues sont encore plus tristes que moi", a confié Angelo Tessaro, qui a travaillé 40 années comme machiniste dans la sidérurgie, 15 ans au haut fourneau n°6. "C'est une partie de moi qui part. Je ne peux pas décrire cela", a-t-il ajouté.
Ici, tout le monde connaît un membre de sa famille ou un ami lié à cette grande tour d'acier. "Je suis ému car, mon papa y a travaillé des années. J'y ai travaillé un mois", a expliqué un ancien travailleur.
Orpheline de son haut fourneau, désormais Seraing tourne une page de dix siècles de sidérurgie qui emporte avec elle la tristesse et l'amertume de ses habitants.
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