Trois mois sont passés depuis les terribles inondations. Et en trois mois, la majorité des sinistrés n'ont pas beaucoup pu avancer dans les réparations. Ils sont loin d'avoir reçu toutes les indemnités qu'ils devraient de la part des assurances. Une situation évidemment qu'ils dénoncent. Reportage dans les zones qui ont été inondées.
C’est une image qui est devenue habituelle à Trooz. A l’extérieur, des maisons ne semblent pas en trop mauvais état mais, à l’intérieur, il n’y a plus rien. André et Evelyne pensaient être bien assurés. Le couple se sent aujourd’hui abandonné. "J’ai toujours fait tout pour que ma famille soit bien et là je ne peux rien faire", confie l’homme, les larmes aux yeux. "Je me mets dans des situations financières difficiles tout ça parce que, quand vous discutez avec ces experts, je n’ai presque pas eu un mot à dire", regrette le sinistré.
Pour faire avancer les choses, André et Evelyne ont pris un avocat. Son intervention a peut-être accéléré le paiement d’une première indemnisation. Un montant de 35.000 euros qu’ils ont reçus hier pour le contenu de la maison. "Cela nous donne de l’oxygène mais on ne sait pas aller plus loin comme ça parce que les devis pour les travaux montent à 220.000 environ", souffle André. Un entrepreneur est prêt à commencer les travaux. Mais sans accord de l’assurance, il est impossible de démarrer quoi que ce soit.
On arrive pas à comprendre pourquoi ils ne mettent pas plus de gens dans la gestion des dossiers
Dans une quincaillerie à Chênée (Liège), le travail de remise en ordre est également très lent. Le dossier assurances est rempli de devis et les avances financières arrivent au compte-goutte. "On arrive pas à comprendre pourquoi ils ne mettent pas plus de gens dans la gestion des dossiers et que l’on ait un soutien un peu plus présent que simplement eux qui sont dans leur tour d’ivoire et qui ne vivent pas la situation comme nous on la vit tous les jours", estime Jacques Gillon, quincailler.
Trois mois après les inondations, de nouveaux dégâts apparaissent encore. Ce qui devrait rallonger le traitement du dossier. "Ce qui nous reste quand même toujours en travers de la gorge, c’est la première réflexion du courtier qui nous a dit que l’assurance perte de revenus, à laquelle on a souscrit il y a de nombreuses années et que l’on paie régulièrement, n’intervient pas en cas de catastrophes naturelles. Quelle est alors sa fonction", s’interroge le commerçant.
Proposition d’indemnisation trop faible, rendez-vous avec les experts qui arrivent trop tard, difficultés à contacter son assureur. Dans les zones sinistrées, ce genre de plaintes sont la norme.
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