Cela fait maintenant une semaine que des milliers de sinistrés nettoient, vident, réparent, sauvent ce qui peut encore l'être. Cela fait une semaine que des milliers de personnes aident ces sinistrés. Et partout sur le terrain, la fatigue physique et morale commencent à s'installer. Nos journalistes sont partis à la rencontre de ces Belges épuisés à Angleur et Chênée.
"Les journées son interminables, jusqu'à 23h, même 00h", déplore Christophe au volant de sa grue avec laquelle il déblaie toute la journée sans arrêt. "Certains tournent 24h/24", ajoute cet habitant sinistré d'Angleur, un quartier de Liège. Depuis vendredi dernier, Christophe n'a dormi que quelques heures: "Quand on rentre, il y a toute la pression qu'on arrive pas à lâcher et il faut recommencer une journée, c'est pas évident", se désole cet ouvrier de profession.
Françoise, résidente et sinistrée d'Angleur, a tout perdu dans les inondations: "le garage, tout", dit-elle la voix serrée et les larmes aux yeux en montrant ce qu'il reste de son habitation. Ce matin, elle est épuisée physiquement mais aussi moralement. "Je ne sais pas où j'en suis, fatiguée, épuisée, découragée... comme tout le monde", se désole-t-elle.
Sur le terrain à Chênée, les bénévoles restent présents. Une aide qui est coordonnée par les autorités mais qui, bien souvent, s'organise de façon improvisée par les bénévoles comme ici à Chênée, constate notre journaliste Samuel Ledoux en direct de ce quartier de Liège. "Des bénévoles qui se mobilisent depuis une semaine sans relâche", ajoute-t-il.
Une solidarité qui ne faiblit pas
Parmi ces bénévoles, Eve qui arrive de Wavre. Et aujourd'hui, c'est son premier jour: "C'était important de venir, on est arrivés ce matin assez tôt. On est très contents d'être là", dit la jeune fille tout en mettant à disposition des sinistrés des habits. Depuis une semaine, des centaines de Liégeois viennent chercher de quoi se nourrir et s'habiller. "Je viens d'aller chercher des bonbons, produits d'entretien, des vêtements pour ma petite fille et le grand", explique une résidente sinistrée au micro de notre journaliste.
Et les bénévoles ne sont pas au bout de leur surprise. Encore aujourd'hui, ils découvrent des gens qui n'ont reçu aucune aide depuis le début, explique une bénévole. Leur travail sur le terrain est essentiel pour venir aider et soutenir les sinistrés.
Pour les services de secours et de premières lignes, il faut tenir malgré la fatigue qui s'accumule. Gaëtan Lemestre, coordinateur de travaux explique que ce sont les "mercis" qu'ils obtiennent en retour qui les motivent: "La fatigue, on l'oublie, c'est vraiment ça notre moteur".
100.000 victimes des inondations en province de Liège
Notre journaliste Samuel Ledoux constate que la solidarité entre Belges n'a pas diminué même une semaine après les évènements catastrophiques: "La générosité, l'entraide, et le soutien sont toujours bien présents". Il ajoute: "On parle de 100.000 personnes victimes des inondations en province de Liège" soit 10% de la population. Les gens sont "fatigués", "usés" par le drame "mais l'élan de solidarité ne faiblit pas", constate notre journaliste.
Les démolitions ont déjà commencé: un week-end pluvieux fait craindre le pire pour les habitations qui risquent de s'effondrer
Ensival (Verviers) a été particulièrement touché par les inondations. A tel point que la destruction du pont près de la place du Perron vient de débuter, rapporte notre journaliste avant d'ajouter: "Ce n'est que le début. Ensival a été particulièrement touché: 50 maisons sont interdites d'accès et seront vraisemblablement démolies".
Pepinster n'échappe pas non plus à ces démolitions. Beaucoup de maisons, "plusieurs dizaines", seront aussi démolies car elles menacent de s'effondrer. A Chênée aussi, les équipes de démolition s'occuperont des maisons à risque.
Dans la province liégeoise, les grues de démolition entrent en action dès aujourd'hui "tout simplement parce que ce week-end, on annonce des pluies", précise notre journaliste en direct du RTL INFO 13h. Des pluies qui risquent de fragiliser encore plus ces habitations... Le risque d'effondrement est donc à son maximum.
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