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Peur dans le village de Chanly qui doit accueillir 17 détenus: le bourgmestre envisage d'aller en justice

 
 

La province de Luxembourg va accueillir à Chanly, une section de la commune de Wellin, une maison de détention. Depuis l'annonce de ce projet pilote, c'est la mobilisation dans le village où la peur s'installe. Une mobilisation qui a touché le bourgmestre qui envisage maintenant des moyens légaux pour s'opposer à ce projet.

Le vice-Premier ministre et ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, souhaite ouvrir au cours de la législature en cours 15 maisons de détention. Ce sont des établissements fermés d'une capacité de 20 à 60 personnes conçus pour la détention de détenus condamnés à des courtes peines de prison allant jusqu'à 3 ans.

Deux sites destinés à accueillir de telles maisons de détention étaient déjà connus, à Courtrai et à Berkendael. Le troisième lieu sera donc un ancien couvent situé à Chanly. Le bâtiment choisi en collaboration entre la Régie des bâtiments et les autorités locales est inoccupé et dispose d'une superficie de 700 m². Il est composé de 17 chambres et nécessite très peu d'aménagements. Il sera donc rapidement fonctionnel. Le dossier d'achat est en cours de finalisation et le recrutement du personnel d'encadrement pourra bientôt démarrer.

"J'ai des enfants qui ne veulent plus sortir"

Mais les riverains ont créé un collectif et lancé une pétition qui a déjà récolté plus de 800 signatures … pour soutenir un village de 600 habitants.

Magali Closter fait partie de ces personnes contre le projet. "Imaginez si un détenu s'évade. Qu'est-ce qu'on fait nous ? Nos enfants qui courent, qui font des promenades, moi j'ai des enfants qui ne veulent plus sortir. Qui m'ont dit "Maman, je ne vais plus aller me promener tout seul en forêt".", explique-t-elle.

"Moi ce qui me pose problème et c'est le cas des citoyens qui ont signé la pétition, c'est d'être les cobayes d'un projet pilote qui n'est pas très abouti, pour lequel on a interpellé le ministre plusieurs fois au parlement et dont les réponses restent assez floues", ajoute Sarah Ruir, une autre habitante du village.

Le foyer pour enfants "La fermette", qui héberge des mineurs qui ont dû être placés par la justice, est aussi présent dans la même rue. "Le centre pénitentiaire serait à moins de 100 mètres de chez nous. Ça nous pose énormément de questions par rapport à la protection des mineurs qui nous sont confiés", explique encore Eric Syne, le directeur du foyer.

Vers une action en justice?

Une réunion d'information a eu lieu hier soir en présence de représentants du ministre de la Justice. Le bourgmestre de Wellin Benoit Closson a tenté de rassurer : les détenus "pourront au sein de l'établissement se mouvoir mais ils ne pourront en aucun cas quitte l'établissement. J'ai entendu n'importe quoi, qu'ils pourraient aller déambuler dans les rues de Chanly. C'est totalement faux évidemment."

Il s'est finalement rangé aux côtés des habitants, même s'il explique ne pas avoir de marge de manœuvre. "La question a été posée : peut-on refuser ce projet? La réponse a été claire de la part des interlocuteurs fédéraux : non. Vous n'avez pas le choix." Il va néanmoins consulter un avocat pour envisager un recours contre la décision du gouvernement fédéral.

Un nouveau revers pour le ministre Van Quickenborne après l'abandon d'un autre projet de maison de détention à Verviers. Le ministre a décliné notre demande d'interview.


 

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