À Dinant, une conseillère communale s'insurge aujourd'hui. Elle ne comprend pas pourquoi l'auteur présumé de l'incendie qui a ravagé sa maison a été libéré sous conditions. Les faits remontent au début du mois de décembre. Le parquet, lui, se justifie. Les indices dans cette affaire ne sont pas suffisants pour le maintenir en détention.
Marie-Christine Vermer a été plongée dans le coma pendant quatre jours et a passé plus d’un mois dans un centre pour grands brûlés. Le 6 décembre dernier, un incendie criminel ravage son habitation. Les détecteurs de fumée ont été démontés et le feu bouté en une dizaine d’endroits. La conseillère communale s’en est heureusement sortie in extremis en se réfugiant sur une terrasse du toit, mais elle a été brûlée sur 10% du corps. "Ce sont des conséquences qui sont là et qui resteront et alors psychiquement, toutes les nuits je me réveille", a-t-elle expliqué au micro de Sébastien Prophète pour le RTLinfo 13H.
"J’ai, depuis hier, un sentiment d’insécurité que j’avais déjà avant, mais qui s’est amplifié d’une manière terrible"
Après l’incendie, deux personnes ont été placées sous mandat d’arrêt et inculpés d’incendie volontaire de nuit dans une maison habitée. Elles risquent jusqu’à 30 ans de prison, mais cette semaine, la chambre du conseil a décidé de libérer sous condition l’un des deux auteurs présumés, à la grande surprise de Marie-Christine. "J’ai, depuis hier, un sentiment d’insécurité que j’avais déjà avant, mais qui s’est amplifié d’une manière terrible. Mais vraiment, j’ai peur", a-t-elle précisé.
"On ne va pas maintenir quelqu’un en détention préventive parce que la victime est stressée"
Le jeune homme de 19 ans libéré reconnaît avoir cambriolé la maison de la victime, mais il nie avoir bouté le feu. Les indices de sa culpabilité seraient faibles, raison pour laquelle il a pu sortir de prison. "Même s’il n’a pas vraiment bouté avec l’autre, pour moi c’est quand même de la correction et de la complicité", a ajouté la victime. "Je comprends son stress, mais on ne va pas maintenir quelqu’un en détention préventive parce que la victime est stressée. À partir du moment où on considère qu’une libération sans condition permet de libérer la personne, il est normal qu’on le fasse", a répondu Charlotte Fosseur, procureur de Division de Dinant.
Marie-Christine Vermeer espère connaître un jour le mobile du ou des responsables du sinistre. La personne toujours incarcérée ni également être à l’origine de l’incendie.
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