Quelque 400 travailleurs du secteur non-marchand ont manifesté contre leur "situation critique de travail" mardi matin à Jambes (Namur), à l'initiative du front commun FGTB-CSC-CGSLB, avant d'arriver devant l'Elysette, siège du gouvernement wallon, peu avant midi. Une délégation syndicale y a été reçue par le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Rudy Demotte, le vice-président wallon Maxime Prévot et la ministre wallonne de l'Emploi et de la Formation Eliane Tillieux.
Les manifestants souhaitent relancer les négociations pour un accord social pluriannuel pour les travailleurs du secteur non-marchand relevant de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Il n'y en a pas eu depuis 2010 alors que les besoins n'ont pas diminué, les dossiers sont de plus en plus complexes et la charge de travail de plus en plus lourde. L'emploi s'effrite avec la diminution des subsides. Une volonté politique doit s'afficher pour le non-marchand: de nombreux Plans Marshall ont été créés pour le secteur économique, il n'y a pas de raison qu'il n'y en ait pas pour le non-marchand", a expliqué Christian Masai, secrétaire fédéral SETCa.
Les travailleurs voient dans le tax-shift une "opportunité" alors que les "moyens indispensables à la poursuite des activités culturelles et sociales (...) sont actuellement mis à mal".
Pour les syndicats, les priorités sont notamment l'emploi, avec une approche quantitative et qualitative, et la mise en œuvre des demandes de 2001, parmi lesquelles l'augmentation salariale de 1% prévue pour les secteurs fédéraux de la santé et la valorisation barémique de l'ancienneté et/ou de l'expérience. "Certains travailleurs touchent encore 1.547 euros de salaire, soit juste au-dessus du salaire minimum garanti", souligne Christian Masai.
Les syndicats plaident également pour l'élargissement de l'accord social à certains secteurs ou institutions relevant de la Région wallonne, suite à leur transfert dans le cadre de la sixième réforme de l'Etat.
Une centaine de militants à Bruxelles
Une bonne centaine de militants syndicaux (CNE-SETCa et CGSLB), accompagnés d'un groupe de percussions, ont manifesté en musique mardi matin devant le cabinet du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort (PS) afin de réclamer davantage d'emplois et de meilleures conditions de travail pour les salariés du secteur.
Une délégation de représentants syndicaux a été reçue durant une heure par le chef de cabinet du ministre-président. Tous se retrouveront le 20 janvier prochain au cours d'une réunion à laquelle assisteront également les employeurs.
"Nous verrons alors ce que l'on peut faire dans une série de dossiers. On nous a d'ores et déjà promis de mettre en place un plan de travail fixant des priorités et de coordonner les discussions avec les autres ministres en charge du secteur", a expliqué Yves Dupuis (SETCa), au terme de l'entretien de ce mardi.
Les syndicats du non-marchand dénoncent notamment le contexte "de plus en plus difficile" auquel les travailleurs sont confrontés et réclament un "plan de relance" social qui bénéficiera tant à la population qu'aux travailleurs. "L'argent existe mais il doit être redistribué aux acteurs d'un secteur où l'on pourrait créer des milliers d'emplois plutôt que d'atterrir dans la poche des employeurs", font-ils valoir en plaidant pour "que les cadeaux faits par le gouvernement fédéral aux employeurs du non-marchand se traduisent dans un nouvel accord social pour l'emploi et l'amélioration des conditions de travail."
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