À Florennes, les habitants d'une rue n'en peuvent plus d'entendre les camions passer toute la journée. Ils vivent à proximité d'une carrière de calcaire. Leur vie est devenue un calvaire nous ont-ils indiqué via le bouton orange Alertez-nous.
Fabien s'est amusé à les compter : près de 200 camions passent devant chez lui chaque jour. Depuis une trentaine d'année, cet artisan habite à proximité de la carrière, mais il ne parvient pas à s'habituer aux désagréments causés par cette proximité.
"Non-respect de la législation, non-respect du code de la route, limitation de vitesse. Les camions, pour certains, mais la majeure partie, ne sont pas bâchés. En hiver, il y a moins de poussière, mais quand vous êtes en été et qu'il fait très beau, comme on a eu en 2018, vous ne savez pas rester chez vous les fenêtres ouvertes. Vous êtes condamnés à vivre reclus", explique Fabien Scaillet.
Les camions commencent à défiler dès 5h-5h30 du matin pour venir charger leur cargaison : de la pierre de calcaire destinée à la sidérurgie, la sucrerie et l'agro-alimentaire. Et il faut attendre 18h pour retrouver un peu de sérénité.
"La vie est de plus en plus intenable, nous a-t-il écrit via le bouton orange Alertez-nous. La carrière ne respecte rien".
Autre problème : les fissures
À cela s'ajoutent les explosions récurrentes… "Quand vous avez des tirs de mine, vous ressentez les vibrations. Et qu'est-ce qu'amènent les vibrations ? Et bien des fissures", note encore Fabien.
Lucienne a construit sa maison dans les années 60, avant que la carrière n'ouvre. Son mari, décédé récemment, s'amusait à collectionner les projectiles. "Il y a des petits, mais il y en a qui sont bien pesants", explique son fils, Alain Langlot. Et ça, ce sont tous des cailloux qui viennent de la carrière".
"Papa a attrapé un cancer de la gorge"
Aujourd'hui, si le lieu d'extraction s'est éloigné, reste le problème de la poussière. "Ce sont toutes des particules fines, et on sait que pour la santé, ce n'est pas bon. Il y a eu plusieurs cas de cancers, et papa a attrapé le cancer de la gorge, pourtant il ne fumait pas", ajoute Alain Langlot.
Le nouveau bourgmestre, Stéphane Lasseaux, se dit conscient du problème mais ajoute que la carrière possède un permis d'exploitation. "Ce permis est en ordre, et oui, ils le respectent. Il y a d'ailleurs toute une série de mesures qui sont prises pour éviter un maximum de nuisances , par des nettoyages de voirie et autres, qui ne sont pas prévues dans le permis pour autant, et qui permettent d'essayer, dans la mesure du possible, d'éviter les nuisances", affirme-t-il.
Si envisager un autre chemin pour les camions parait compliqué, il se dit prêt à rénover et réaménager la voirie. De son côté, la carrière affirme faire ce qu'il faut et se dit prête à se mettre autour de la table.
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