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Les réservations via Airbnb EXPLOSENT: excédée par cette "concurrence déloyale", Muriel, propriétaire d'une maison d'hôtes, a décidé d'agir

 
 

Les nuitées réservées via le site Airbnb sont de plus en plus prisées, ce qui ne plaît pas aux gérants de gîtes et de chambres d'hôtes. Un reportage de Christophe Clement et François-Xavier Van Leeuw.

De plus en plus de propriétaires sont tentés de mettre leur maison ou appartement en location via le site Airbnb. Les gérants de gîtes et de chambres d'hôtes considèrent cela comme de la concurrence déloyale. Une dizaine de grandes villes européennes, dont Bruxelles, demandent de l'aide à l'Europe pour encadrer ces pratiques.

A Namur, en bord de Meuse, la villa Balat, une imposante demeure attribuée à l'architecte de Léopold II, accueille des visiteurs depuis que Muriel y a ouvert une maison d'hôtes il y a deux ans. Mais son hébergement de charme est de plus en plus concurrencé par les plateformes de réservations en ligne comme Airbnb ou Booking et leurs locations ne sont pas toujours déclarées. 

"Nous, on remplit les conditions pour être reconnu officiellement. Mais à côté de ça il y a des nouveaux logements qui ouvrent tous les jours à Namur et qui ne respectent pas la législation, notamment au niveau de la sécurité incendie, qui ne paient pas toutes les taxes et donc qui ont des prix inférieurs aux nôtres évidemment", explique Muriel Charon, propriétaire de la Villa Balat.


"Le propriétaire doit pouvoir se différencier"

Face à cette nouvelle concurrence qu'elle considère comme déloyale, la Fédération des gîtes de Wallonie invite ses membres à miser sur la qualité de l'accueil. "Le propriétaire doit pouvoir se différencier en proposant des services à ses hôtes... Le petit-déjeuner, une visite de la ville, une qualité d'hébergement et montrer une plus-value qu'ils ne pourraient par retrouver sur les plateformes commerciales", conseille Khevyn Torres, chargé de communication à la fédération des gîtes de Wallonie.

"C'est important pour moi d'accueillir les gens et de les accompagner tout au long du séjour. Donc ça ne se limite pas uniquement à "j'ai un hébergement, je dors et puis c'est tout", précise Muriel Charon, propriétaire de la Villa Balat.

 

"Ca n'est pas correct du tout"

Découragée par ce manque d'équité, Muriel a convié d'autres propriétaires d'hébergements reconnus. "On ne peut pas avoir des prix qui sont comparables aux prix des gens qui ne déclarent pas", ajoute-t-elle. L'objectif de la réunion est de faire remonter leurs revendications aux autorités publiques.

"A partir du moment où vous voulez être officiels, vous avez toute une série de critères auxquels il faut répondre alors que quelqu'un qui se met sur la plateforme, s'inscrit et peut ouvrir son établissement du jour au lendemain, ça n'est pas correct du tout", dénonce Danielle Cools, propriétaire d'un gîte.

"D'une part, il y a une insécurité en termes d'assurance, de prévention incendie. Nous, on paie la TVA, on est fiscalisé sur nos opérations et d'autres ne le sont pas. Donc forcement, il y a une concurrence déloyale", pense Guy Lejeune, propriétaire de chambres d'hôtes.

La Wallonie compte 2944 gîtes et chambres d'hôtes reconnus. De plus en plus d'hébergements non reconnus s'ajoutent à cela, dont le nombre est difficile à estimer vu la nature de l'activité.


 

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