Pour les enseignants aussi, cette rentrée est particulièrement émouvante. Il y a deux semaines, nous avons suivi la remise en état d’une école de Jemelle, près de Rochefort. Tout avait été envahi par l’eau et la boue, les professeurs ont passé des heures à nettoyer. Mais ce mercredi, la rentrée s’est finalement déroulée presque normalement.
"On est soulagé de pouvoir accueillir tout le monde ici dans l’école parce que ce n’était pas gagné d’avance", lance d’emblée la directrice de l’école communale de Jemelle aux nombreux parents venus déposer leurs enfants ce mercredi matin.
Il y avait beaucoup d’émotions ce mercredi dans cette école sinistrée de Jemelle, dans l’entité de Rochefort. En pleine interview, la directrice craque… "Le stress a été énorme, confie-t-elle. On est fatigué de stress parce que c’est vrai qu’on est passé par toutes les émotions sur le mois d’août : on ne va pas rentrer, on va rentrer dans des containers…" Et puis finalement, c’est le soulagement. "La rentrée se passe presque normalement. On est super heureux de revoir tout le monde", poursuit Catherine Collignon.
L’eau était montée très haut, on ne savait plus ouvrir ni fermer les portes
"Presque normalement". Oui, presque… parce qu’en regardant de plus près, quelques traces des dégâts sont encore visibles. "Deux jours après les inondations, l’eau était montée très haut, glisse Coraline Bouche, une institutrice de l’école. Du coup, les portes, on ne savait plus les ouvrir ni les fermer. Donc ici, la commune est venue raboter les portes pour qu’on puisse justement les refermer."
Il y a deux semaines, nous avions déjà suivi la remise en état de l’établissement scolaire. Et Coraline Bouche était déjà présente. Elle grattait les murs des classes pour retirer l’humidité. "Nous avons gratté sur presque toute la longueur du mur, donc il y a des cartons pour cacher un minimum pour les enfants et que la classe ressemble quand même à une classe de maternelle pour pouvoir les accueillir comme il se doit."
Toutes les classes opérationnelles
Grâce à l’entraide et à des dons, les classes touchées sont aujourd’hui opérationnelles, notamment celle de Madame Isabelle. "On accroche les mallettes aux porte-manteaux parce que je n’ai plus d’armoires pour les mallettes", lance-t-elle aux enfants.Sa classe avait été ravagée par les inondations et elle témoignait la douleur que cela représentait : "Ça me fait mal."
Aujourd’hui, le sourire est de retour sur son visage : "On a un résultat plus ou moins correct et on sait qu’on va avoir de nouvelles armoires et que tout va être aménagé. C’est moins stressant, tout va suivre donc ça va être chouette", se réjouit l’institutrice.
La rentrée se fait néanmoins avec neuf élèves de moins que prévu. Des enfants sinistrés ont dû être relogés ailleurs et ont donc dû quitter cette école.
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