Vous avez peut-être vu ces images interpellantes d'un sanglier pris pour cible par des chiens de chasse. La scène s'est déroulée ce week-end dans la région d'Anhée. L'animal acculé est mordu à plusieurs reprises. Il est parvenu à regagner les bois mais cette pratique pose question. Est-elle courante au sein des chasseurs? Nous leur avons posé la question.
La scène se déroule sur une route coincée entre les falaises et la voie ferrée bordant la Meuse. Poursuivi par une meute de chiens, le sanglier tente de trouver une échappatoire. Descendus de leur véhicule, de nombreux témoins se sentent impuissants devant le triste spectacle. "Moi, ce qui m'a dérangé, c'est surtout qu'on a assisté à ça sur une nationale, avec énormément de circulation. Ca aurait pu créer des accidents, et surtout il y avait des enfants qui étaient dans les autos. Voir ça, pour des enfants, je pense pas que c'est une bonne image qu'on leur donne", explique un cycliste, témoin de la scène.
Pourquoi s'est-il mis là ? Ecoutez, il n'y a que l'animal qui le sait
Claude de Montpellier d'Annevoie, président du conseil cynégétique "Flavion-Molignée", répond: "Dans ces revers de Meuse qui sont très touffus, il n' y a que les chiens qui peuvent débusquer les sangliers. Alors le sanglier a décidé de filer vers la route en bas, dieu sait pourquoi, poursuivi par les chiens, c'est leur travail. Et il s'est retrouvé au pied de l'escarpement sur la route, ce qui est pas normal, mais pourquoi s'est-il mis là ? Ecoutez, il n'y a que l'animal qui le sait".
"C'est aux chasseurs de pouvoir diriger leurs chiens"
Pour les chasseurs qui se trouvaient sur la colline, le relief peut expliquer l'incident. Mais notre témoin demeure sceptique: "C'est aux chasseurs de pouvoir diriger leurs chiens et connaître un peu les règles. Je ne pense pas que les chiens ont le droit, comme ça, de courir à travers une nationale".
"Quand ils chassent, vraiment, il est impossible de les reprendre. C'est leur boulot. Par contre, les chasseurs, quand ils ont su qu'il y avait un événement sur la route, sont descendus le plus vite possible pour essayer de rattraper leurs chiens, ce qui n'était pas simple d'ailleurs", estime le chasseur.
Toujours le paradoxe
Pour le bourgmestre d'Anhée, Luc Piette, l'émoi suscité par cet incident illustre une contradiction. "Lorsqu'il y a des dégâts dans son jardin, que fait le bourgmestre, que font les autorités... on ne bouge pas. Lorsqu'il y a une chasse et qu'on arrive à un cas similaire à celui-ci, qu'est-ce que le bourgmestre fait, qu'est-ce que les autorités ne font pas... Voilà, c'est toujours le paradoxe".
Les chasseurs rappellent qu'ils sont contraints par les autorités de respecter un plan de tir. Le sanglier poursuivi samedi a finalement pu s'échapper.
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