Steve craint pour la survie de son élevage: près de 600.000 œufs en attente et des frais de 1.000€ par jour

En Belgique, 21 exploitations sont toujours bloquées en raison d'une possible contamination par le fipronil. En Wallonie, elles sont 3, dont « la ferme du Bois » à Virelles (Chimay), où s’est rendu ce matin le ministre wallon de l’Agriculture René Collin.

Le paysage dans la cour de l’exploitation a bien changé en un mois : des œufs à perte de vue ! Depuis que son exploitation a été immobilisée le 21 juillet dernier, "on doit stocker", a expliqué Steve Charon à Nathanaël Pauly et Aline Lejeune dans le RTLinfo 13h. "Ici, il y a déjà 400.000 œufs qui sont sortis sur le quai, mais il en reste encore 150.000 à l’intérieur, plus ceux qui se ramassent aujourd’hui." Par jour, ce sont 30.000 œufs qui sont produits par les 35.000 poules de Steve.

Ne pouvant plus les vendre, il se retrouve avec un coût de fonctionnement difficilement tenable : "Les montants sont trop importants : nourrir les poules c’est quand même plus de 1000€ par jour. Et tout ce qui va avec : l’électricité, l’eau…" Une sacrée tuile pour lui et ses partenaires, des jeunes agriculteurs qui ont repris cette exploitation au début de cette année.


Des résultats d'analyses beaucoup trop longs et l'espoir d'une indemnisation rapide

Aujourd’hui, il attend toujours les résultats des analyses de l’Afsca du 1^er aout pour savoir s’il va pouvoir ou non vendre ses œufs. Il a pu en discuter avec le ministre Collin, qui a insisté sur la nécessité d'une information plus rapide par l'Afsca de ces agriculteurs, et sur une indemnisation complète de leur préjudice. "Les mesures fédérales, qui pour moi sont positives, se concrétisent essentiellement autour de 2 priorités : donner l’information la plus rapide possible aux éleveurs : est-ce que oui ou non on peut disposer des analyses en urgence et donner les résultats. Et deux, bien entendu, dans le cas des indemnisations, veiller à ce qu’il y ait une rapidité et une efficacité des mesures qui soit prise", a-t-il détaillé. "Il est indispensable que des avances aux indemnisations annoncées soient mises en place", a insisté le ministre, qui rappelle également qu'un help-desk a été mis sur pied, aidant les agriculteurs concernés à établir leur dossier de demande d'indemnisation.

La Wallonie compte actuellement 70 exploitations assurant une production de 225 millions d'œufs par an, soit 12,5% de la production belge, a-t-on rappelé à l'occasion de cette visite.