"Il faut prévenir les Belges qui veulent se rendre en Camargue", s'exclame Bernard qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. En vacances au Grau-du-Roi, Bernard regrette la présence de "milliers de moustiques". À tel point qu'il envisage d'écourter ses vacances si la situation perdure. Des moyens ont été déployés par la commune afin de régler la situation. Explications.
Bernard ne s'attendait pas à regretter sa destination estivale. En se rendant au Grau-du-Roi en Camargue, il pensait pouvoir profiter pleinement de ses vacances. Mais depuis son arrivée au camping dimanche dernier, il se dit envahi par "des milliers de moustiques". "On n'ose même plus sortir tellement on se fait piquer", s'exclame-t-il.
Pour la deuxième année consécutive, Bernard a choisi un camping proposant des mobil-homes. "Tout s'était très bien passé la première année", confie le père de famille. Mais depuis trois jours, l'invasion des moustiques a gâché le plaisir. "Évidemment l'humeur en prend un coup", souffle-t-il. Du matin au soir, la famille est attaquée par ces petits insectes. "Tout le monde s'en plaint. Ce ne sont plus des vacances", lâche Bernard.
Bernard, son épouse et leur fille sont tous victimes de cette invasion. "On est tous les 3 piqués et ce ne sont pas des petits boutons", lance le père de famille, photos à l'appui. La famille s'est rendue à la pharmacie pour s'approvisionner en répulsifs et crèmes anti-moustiques. "La totale", dit Bernard. Mais rien n'y fait. "On a même acheté une bougie à la citronnelle. Et les campeurs viennent nous demander où nous l'avons achetée", assure-t-il. La famille a désormais investi dans des répulsifs utilisés lorsque l'on se trouve en zone tropicale. Et si le problème perdure, une solution radicale s'imposera. "Nous pensons à écourter nos vacances", déplore Bernard.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages de ce type se multiplient. "Invasion de moustiques au Grau-du-Roi. Ils sont très coriaces et très nombreux, y compris en plein jour, armez-vous de vos répulsifs", peut-on lire. "Nous avons vu des enfants pleurer tellement ils ont été piqués par les moustiques en quantité", écrit un internaute.
Le camping où séjourne Bernard nous confirme que de nombreux campeurs se plaignent de cette situation. Du côté de la commune du Grau-du-Roi, on nous explique que tout est mis en œuvre pour tenter de maîtriser cette invasion. Dans le budget communal, 400.000€ sont alloués à la lutte contre la multiplication de ces insectes. Car chaque année, les moustiques élisent domicile dans cette ville du sud-est de la France. Sa proximité avec le parc naturel de Camargue en fait une cible de premier choix.
On traite les moustiques, qui ne naîtront pas
Cette année, la réunion de plusieurs facteurs a cependant entraîné une prolifération intensive. "Une concordance entre des températures [élevées], des pluies pas prévues, une éclosion un peu brutale et un délai d'intervention mal calé", nous éclaire Pierre Jaumain, directeur de cabinet du Grau-du-Roi.
Face à cela, la commune a exigé l'intervention immédiate de l'organisme public chargé de démoustication, l'EID (l'Entente interdépartementale pour la démoustication). L'intervention est en cours. "Il y a des épandages avec des avions et des équipes passent à pied dans des zones humides ou dans des buissons", explique Pierre Jaumain. Concrètement, les équipes aspergent des produits de démoustication dans des zones où les moustiques ont l'habitude de faire leurs larves. Ces produits neutralisent ensuite les larves et empêchent les éclosions. À noter que ces produits ont été adaptés aux contraintes de la biodiversité.
"On traite les moustiques, qui ne naîtront pas. Pour ceux qui ont déjà malheureusement éclos, et qui ont une durée de vie de quelques jours, il faut attendre qu'ils meurent. La génération d'après, n'arrivera pas", résume le directeur de cabinet.
Il faut être patient
Pour la commune, lutter contre la prolifération des moustiques est une tâche primordiale. "C'est une des conditions sine qua non pour recevoir tous les visiteurs, que ce soit des touristes belges ou de l'Europe entière. On sait que ça participe à leur confort, pour pouvoir boire un apéritif en terrasse, aller jouer dehors avec les enfants, aller à la plage tranquillement", assure Philippe Jaumain.
Que répondre à Bernard pour qui cette invasion a gâché le début de vacances et qui pourrait d'ailleurs entraîner un départ anticipé ? "Il faut être patient. Il faut s'efforcer d'être au Grau-du-Roi. Il y a beaucoup de choses à faire. On est heureux de recevoir des visiteurs et en particulier des touristes belges", conclut Philippe Jaumain.
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