Les réseaux sociaux regorgent d’escroqueries en tout genre. Certaines pages Facebook proposent ainsi d’acheter un permis de conduire "authentique" pour environ 1000 euros. Arnaque ou trafic de faux papiers ?
Il n’est pas rare de voir des publicités douteuses sur Facebook. Les contrefaçons et escroqueries y sont monnaie courante et les personnes à l’origine de ces dernières regorgent d’imagination pour vous piéger. Certaines vous proposent d’acquérir "le permis de conduire sans examens" dans le pays de notre choix, le tout pour 1000 euros.
"Sur un groupe Facebook de plus de 15.000 personnes j’ai vu une annonce pour obtenir le permis légalement sans examens", explique Marie (prénom d'emprunt car elle veut garder l'anonymat) via le bouton orange Alertez-nous. "J’ai été interpellée, car l’auteur de la publication certifiait que tout était légal", poursuit-elle.
"C’est vraiment louche"
Intriguée, la jeune femme décide de contacter l’auteur de la publication. Elle apprend alors qu’il propose des permis pour la France, la Belgique et même le Canada. "C’est vraiment louche", lance-t-elle. Les échanges se poursuivent et le supposé vendeur se présente comme un "ancien employé de la commune qui offre son aide et fait jouer son réseau pour les personnes qui ont du mal à obtenir le permis".
Pour vérifier, nous avons également contacté plusieurs de ces pages Facebook. Elles utilisent toutes la même stratégie : leur but est de gagner la confiance des victimes en se faisant passer pour "des hauts fonctionnaires", ce qui n’est évidemment pas vrai. Au premier abord il semblerait que nos interlocuteurs soient de bons samaritains qui utilisent leur ‘statut’ pour en faire bénéficier aux autres. Mais très vite, ils réclament la moitié de la somme finale par virement bancaire pour "Commencer la production". Ils insistent sur la nécessité de le faire au plus tôt, afin d’"Aller plus vite dans les démarches". En réalité, leur but est de soutirer une somme élevée, mais relativement discrète, avant de disparaître, laissant la victime bredouille.
500 euros pour une photo Google Image
C’est ce qui est arrivé à Andrée* et son mari Patrick (prénoms d'emprunt pour garder l'anonymat), un couple originaire de la région de La Louvière. Patrick a convaincu sa femme de "Tenter le coup" après avoir vu une publicité. "Il lui fallait vraiment ce permis, mon mari n’arrive pas à le repasser. Je me doutais qu’il était contrefait, mais j’y croyais quand même. Ils m’ont beaucoup parlé au téléphone et cela nous a rassurés", explique la technicienne de surface.
Après plusieurs appels téléphoniques et messages sur WhatsApp, Andrée est de moins en moins sur ses gardes : "Ils ont fini par me convaincre que les démarches administratives allaient avoir lieu en France et que nous pourrions l’utiliser en Belgique". À la demande des arnaqueurs, elle finit par faire un virement instantané de 500 euros sur un compte d’une banque en ligne. Une fois le paiement effectué, les échanges se font plus rares, mais Andrée parvient quand même à obtenir une ‘preuve’ de la fabrication de son document : "Ils m’ont envoyé une photo de la fiche d’examen avec les coordonnées de mon mari et sa signature, cela semblait plutôt vrai". Malheureusement pour Andrée, la photo n’avait rien de vrai. Il s’agit en fait d’une simple photo disponible sur Google Image par-dessus laquelle a été grossièrement ajoutée la signature de Patrick. Rien d’officiel donc, et le couple ne recevra jamais le promis document.
Ne vous laissez pas avoir
Attention, si dans ce cas les escrocs ne sont pas de réels fabricants, cette promesse est illégale et passible d’une peine de 5 à 10 ans de prison pour les fabricants et de 75 000 euros d’amende, une confiscation du véhicule et jusqu’à deux ans de prison pour les utilisateurs.
Nous vous conseillons donc de signaler les pages et comptes Facebook qui proposent ce genre de service, les algorithmes de Facebook réagissent en général plutôt bien face aux escroqueries. De manière générale, ne faites pas facilement confiance sur les réseaux sociaux et n’envoyez jamais d’argent à moins d’être certains de connaître votre interlocuteur. Quand c’est trop beau, il y a souvent quelque chose qui cloche !
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