"C'est honteux !" Ce sont les mots choisis par Magali une alerteuse pour décrire la situation en gare de Luttre à Pont-à-Celles. Même si les clichés parlent d'eux-mêmes, Magali explique via le bouton orange Alertez-nous qu'elle est "obligée d'enjamber les mauvaises herbes pour descendre du train tellement il en existe." L'image montre un bel arbuste surnommé "arbre à papillons" car il attire ces beaux insectes volants. Magali pointe du doigt le manque d'entretien dans cette gare.
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C'est Infrabel qui est en charge de l'entretien des chemins de fer. Le gestionnaire du réseau ferroviaire dit être "au courant de la végétation encombrante en gare de Luttre". Jessica Nibelle, porte-parole d'Infrabel apporte une explication: "Les conditions climatiques de ces dernières semaines ont fait proliférer les mauvaises herbes. Nos équipes sont intervenues pour faire le nécessaire et les retirer." Une nouvelle qui a dû enchanter Magali.
Deux fois par an, Infrabel fait circuler un train de désherbage (également nommé "train-poison" par ses opposants) afin de pulvériser des pesticides de manière ciblée. Mais la méthode ne semble pas adaptée à toutes les situations, comme on le voit en gare de Luttre. "Sur les talus et les voies à quai, l’entretien est mécanique. C’est-à-dire que les mauvaises herbes sont retirées à l’aide de débroussailleuses ou à la main", précise Jessica Nibelle.
Dans le cas de Luttre, les herbicides n’ont pas été utilisés
En mai dernier, le gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel avait de nouveau reçu l'autorisation d'utiliser des pesticides afin d'éliminer les mauvaises herbes le long des chemins de fer flamands (pour trois ans) et bruxellois pour une année de plus. En Wallonie la dérogation pour la reprise du désherbage des voies prévaut jusqu’au 30 juin 2022. "Il convient de préciser que dans le cas de Luttre, les herbicides n’ont pas été utilisés puisque les mauvaises herbes se situaient à proximité des quais. L’entretien a été réalisé par des débroussailleuses."
Précision, Infrabel ne peut pas pulvériser du glyphosate dans les sous-stations de traction et des restrictions supplémentaires existent pour les voies passant près des eaux de surface ou traversant des zones de protection des eaux souterraines.
Aucune solution même à l'étranger
Chaque année, 2,8 tonnes d'herbicides sont pulvérisées le long des voies, pour un coût de 3 millions d'euros par an."Infrabel met tout en œuvre pour rechercher des alternatives aux herbicides. Ailleurs dans le monde, il n’existe aucune alternative industrielle pour éliminer les mauvaises herbes dans l’environnement spécifique des chemins de fer. Nous constatons que nos collègues gestionnaires d’infrastructures dans les pays voisins sont confrontés aux mêmes problèmes que nous", explique Infrabel avant de conclure: "Néanmoins, nous mettons tout en œuvre pour chercher des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Plusieurs pistes sont envisagées et sont encore en phase de test pour voir si ces solutions pourraient être appliquées à grande échelle."
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