Amélie a un rêve. Depuis toute petite, elle se passionne pour les automobiles et s’est donné les moyens de se lancer avec succès dans des études tournées vers cet univers, encore fortement masculin. Elle voit grand et vient de décrocher un stage chez un des derniers constructeurs automobiles belges en activité. Mais voilà : elle n’a pas les fonds pour financer ce stage. Elle a donc lancé un appel aux dons sur internet. La somme récoltée avant la parution de cet article était de 30€. Moins de 48 heures plus tard, Amélie avait atteint son objectif grâce à la générosité des lecteurs de RTLinfo: elle pourra réaliser son rêve et vous remercie.
"Je m'appelle Amélie Laguardia et je suis actuellement en 3ème Bachelier Automobile à La Helha (Mons). Saviez-vous qu'il n'existe que deux écoles dispensant cette formation en Wallonie ? De plus, cette section est essentiellement masculine et je suis la seule étudiante (de plein droit) qui soit en dernière année. Je suis également déléguée de ma classe pour la seconde année consécutive".
Dès cette introduction, envoyée via notre bouton orange Alertez-nous, Amélie montre toute sa spécificité. Une jeune femme dans un monde d’hommes, prête à tout mettre en oeuvre pour faire de son rêve une réalité.
"Envie de prouver qu'une femme peut réussir"
Elle s’est confiée à RTL info dans la vidéo ci-dessus, et nous a parlé de sa vie. De ses études si rares, de sa passion depuis toute petite. "J’allais régulièrement piquer les jouets de mon petit frère et mon grand-père était mécanicien."
Des difficultés surmontées pour faire accepter son choix à sa famille et se faire respecter dans un milieu masculin. "Dans les mentalités c’est un milieu encore attribué aux hommes uniquement. Et j’avais envie de prouver qu’une femme qui a envie peut réussir."
Une ambition qui va même beaucoup plus loin: "J’ai envie d’être incontournable."
Un stage prestigieux
Voilà pourquoi elle est parvenue à trouver un stage à la hauteur de ses ambitions : travailler pour le célèbre constructeur de la Vertigo, cette Supercar aux nombreuses victoires en compétition.
Ce qui lui plait là ? "C’est l’approche du métier du point de vue de la compétition, du prestige, de la délicatesse du travail", une forme d’artisanat belge qu'elle veut contribuer à promouvoir. Car pour elle, se lancer dans l’automobile, ce n’est pas pour travailler dans une chaîne de montage.
Impossible de financer ce stage
Le problème, c’est que ce stage se trouve à Gembloux, et qu’Amélie, elle, habite en région montoise. S’il lui suffirait de prendre la voiture et de faire l’aller-retour sur la E42 tous les jours, elle ne le peut pas. En effet, vivant avec sa maman seule et son petit frère, elle ne peut pas priver sa famille de leur unique voiture.
En transports en commun, la tâche s’annonce éreintante : Amélie devrait prendre "un bus, deux trains, un autre bus et marcher plus d’une demi-heure" … juste pour le trajet aller. De quoi risquer d’arriver en retard régulièrement et empêcher la jeune fille de travailler après journée sur son travail de fin d’étude qu’elle doit réaliser pendant son stage.
Seule solution viable : trouver un logement sur place, ce qu’elle a fait. Mais encore faut-il en payer le loyer pendant les 14 semaines de stage, en plus des trajets, de la nourriture sur place et des frais. Et ça, la famille d’Amélie ne peut pas se le permettre.
Un blog pour récolter des fonds
Voilà pourquoi Amélie a créé un blog : Mechanic Girl "dans le but de récolter des fonds pour pouvoir financer mon stage".
Elle y explique son projet, son appel aux dons, destiné à tous ceux qui seraient touchés par sa situation et voudraient l’aider à réaliser son rêve. Comme elle l’explique, si chaque personne visitant ce site lui donnait juste un euro, ce stage de rêve deviendrait une réalité pour elle. Si les débuts n'ont pas été très encourageants, elle continue d'espérer. Après tout, "des personnes envoient bien des SMS à 2€ pour des candidats de télé-réalité"...
"Parallèlement bien sûr j’essaie de trouver un job étudiant", s’est-elle sentie obligée de préciser, pour répondre d’avance aux mauvais esprits qui verraient dans sa démarche celle d’une profiteuse.
"J’ai envie de croire en mes rêves et de croire en ceux des autres. C’est tellement important de croire en ses rêves", conclut la jeune femme, prête à relever le nouveau défi qu’elle s’est lancée.
La somme recherchée atteinte en deux jours
La chaîne de la solidarité s'est mise en marche et jeudi soir, moins de 48 heures après la parution de cet article, Amélie nous annonçait la bonne nouvelle. "J'ai le bonheur de vous apprendre que mon objectif a été atteint et même dépassé !"
La jeune femme va donc pouvoir réaliser ce stage qui la lancera, elle espère, dans le monde du travail. Elle remercie tous ceux qui l'ont aidée: "Vous m'avez permis de poursuivre mon rêve".
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