De retour d'un voyage en amoureux à Venise, Amy a appris les terribles attentats qui ont frappé Paris. Elle n'a pas pu s'empêcher de penser au fait qu'à aucun moment, alors qu'elle et son compagnon ont pris l'avion, leur identité n'a été contrôlée. Explications.
Alors qu'une folie sécuritaire pourrait s'emparer des pays européens suite aux attentats répétés à Paris, Amy a tenu à nous faire part de son étonnement en revenant d'un voyage en Italie.
"Pas une seule fois nous avons du présenter notre carte d'identité!" aux aéroports, a-t-elle écrit à la rédaction de RTL info, via la page Alertez-nous.
En réalité, lorsque vous voyagez dans l'espace Schengen, il n'y a pas de raison qu'il y ait un contrôle d'identité: les Européens peuvent circuler librement à l'intérieur de l'Union européenne. Le témoignage d'Amy n'a donc rien d'étonnant, mais il pointe tout de même quelques failles dans le système, surtout si les mesures de sécurité s'accentuent sur le continent.
On imprime soi-même les étiquettes pour les bagages en soute
"Ce jeudi 5 novembre 2015, mon compagnon et moi, nous sommes allés à Zaventem pour prendre l'avion en direction de Venise", a-t-elle poursuivi.
Arrivé à l'aéroport, après avoir fait son check-in en ligne (on peut se contenter d'avoir un code QR sur son smartphone, plus besoin de papier), elle s'est rendu à l'enregistrement des bagages.
"Depuis peu, il n'y a plus personne pour faire l'enregistrement et s'assurer de votre identité. Nous avons du imprimer les étiquettes de nos valises, les coller puis déposer les valises sur le tapis roulant", a-t-elle constaté. Une procédure relativement nouvelle, qui a pour but d'accélérer l'enregistrement des bagages.
Passés la sécurité, Amy et son compagnon n'ont du montrer que leur code QR (sur le ticket ou leur smartphone) pour embarquer…
"N'importe qui peut voler nos billets" et embarquer
Dès lors, elle conclut – et on peut difficilement le nier - que "n'importe qui aurait pu voler nos billets et monter à bord!"
"Sur le coup, nous avons trouvé ça drôle car le check-in a été très vite! A notre retour de vacances, nous avons appris avec regret les évènements et ne pouvons que constater que même notre propre compagnie aérienne ne s'assure pas de l'identité de ses voyageurs. Comment les personnes qui doivent nous protéger, ou encore les services de renseignements belges, peuvent-ils être convaincus que les personnes qui enregistrent un billet d'avion sont bien celles qui montent dans l'appareil ?"
Une situation tout-à-fait normale
Malgré l’étonnement de notre témoin, la situation qu’elle a vécue est tout à fait normale. "L’Italie fait partie de l’espace Schengen, c’est pour cela qu’il n’y a pas de contrôle d’identité" avait précisé la porte-parole de Brussels Airport, dans un de nos articles traitant du même sujet, il y a quelques mois.
Christian Delcourt, directeur de la communication de Liège Airport, en avait dit davantage: "En intra Schengen, on ne contrôle pas les papiers. La compagnie, au moment du check-in, demande la carte d’embarquement et les papiers d’identité. Mais il ne s’agit pas d’un contrôle d’identité, c’est juste pour vérifier qui voyage avec quel billet sur quel avion".
Certaines compagnies peuvent donc exiger de voir la carte d'identité, mais uniquement pour voir si elle correspond à celle du billet.
Libre circulation des personnes
Depuis la mise en œuvre des accords de Schengen au sein de l'Union européenne, la libre circulation des personnes et des marchandises est de mise entre les 26 Etats-participants.
De quels états parle-t-on exactement ? Les membres de l’Union Européenne, ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse.
La Bulgarie, Chypre, la Croatie et la Roumanie, membres de l’UE, ne font pas encore partie de Schengen mais doivent l’appliquer, à terme. Seuls le Royaume-Uni et l’Irlande bénéficient d’une dérogation.
Une sécurité relative
L'aéroport de Liège rappelle tout de même que le contenu de tous les bagages sont théoriquement contrôlés. "On vérifie que les passagers ne transportent pas des objets qui seraient interdits par la sécurité aérienne" a précisé Christian Delcourt.
Vu qu'à cela s'ajoutent les contrôles des bagages à main et le passage dans un portique, on peut théoriquement se dire que les vols sont sécurisés.
Mais Amy a raison: les fraudes sont possibles, qu'il s'agisse d'un billet volé ou d'un billet cédé afin de permettre à des personnes suivies par la justice de circuler librement. Je peux prendre un billet à mon nom, faire le check-in en ligne, déposer des bagages. Mais au dernier moment, céder le billet à quelqu'un d'autre: il n'y a que ce billet (ou ce code QR) qui est scanné lorsqu'on embarque.
Il n'y a pas si longtemps, souvenez-vous, au moment d'embarquer, une pièce d'identité était demandée et comparée au billet. C'est - ou ce sera - peut-être à nouveau le cas suite aux attentats de Paris.
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