Un contrôle technique pour les motos va être mis en place à partir du 1er janvier 2023 en Wallonie. Obligatoire, il devra être réalisé uniquement après un accident ou lors de la revente du véhicule. Une mesure de protection pour l’acquéreur, mais aussi de sécurité pour le motard accidenté.
"On veut nous imposer un contrôle technique pour moto alors qu’un motard ne prendra jamais la route sans inspecter sa machine ou avec une moto défectueuse", nous envoie Gérard via le bouton orange Alertez-nous. Indigné, ce motard ne comprend pas la décision de la Région wallonne : "L’imposer n’est pas une bonne chose, c’est mettre un coup de couteau dans le dos des motards", estime-t-il.
Un contrôle technique obligatoire pour les motos: oui, mais...
Belinda Demattia, porte-parole de l’Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR), rassure : "Quelqu’un qui va acheter une moto neuve, et qui n’a pas d’accident, ne devra jamais faire de contrôle technique". De plus, à l’inverse des voitures et camions, le contrôle technique ne sera pas périodique : "C’est-à-dire qu’il ne faudra pas y retourner tous les ans", précise la porte-parole.
En fait, ce contrôle technique obligatoire ne le sera qu’après un accident, ou lors de la vente d’une moto d’occasion à un particulier. Et pour Gérard, c’est même une bonne chose : "Ce serait plus juste. Quand on achète d’occasion, on n’a pas l’historique du véhicule. Puis l’acheteur n’est pas forcément technicien, par exemple un jeune ne saura pas vérifier. C’est une bonne chose, et c’est tout à fait normal", estime-t-il.
Une mesure de protection, mais aussi de sécurité pour les motards
En règle général, peu d'accidents de la route impliquant une moto sont causés par une défaillance technique, puisque "les motards bichonnent leur moto", explique la porte-parole de l'AWSR. Il est toutefois important de réduire les risques et de vérifier l'état de la moto après un accident. Cette mesure assurera donc une protection pour le consommateur, mais aussi une sécurité supplémentaire pour le motard accidenté. "On vérifiera que le véhicule est aux normes et sûr pour rouler", explique Belinda Demattia.
Seront concernées les motos de catégorie L et cylindrées supérieure à 125 cm3. Ce contrôle technique pour moto obligatoire entrera en vigueur le 1er janvier 2023 au tarif de 48,50€, comme l’a annoncé le gouvernement régional wallon le 24 mars dernier. Une mesure qui a fait l’objet de discussions et de réflexion au sein d'un groupe de travail piloté par l'AWSR (Agence wallonne pour la Sécurité routière) qui s'est basé sur la directive de l’UE concernant les modalités du contrôle technique des véhicules à 2 ou 3 roues.
Sur son site, la Région wallonne précise les éléments qui seront contrôlés :
- identification du véhicule ;
- équipements de freinage ;
- éclairage et éléments du circuit électrique ;
- essieux, roues, pneumatiques, suspension, châssis ;
- bruit.
Au total, 7 centres de contrôle seront répartis sur l’ensemble du territoire wallon :
- Cuesmes,
- Eupen,
- Fleurus,
- Habay-la-Neuve,
- Marche-en Famenne,
- Couvin (Mariembourg)
- Et Wanze.
Cette liste pourra évoluer en fonction de l'évolution de la situation, annonce la Région sur son site.
Quid de l'entretien des routes de la Région ?
En parallèle, la Région assure travailler sur ses infrastructures afin de les rendre plus sûres pour les conducteurs des deux-roues. Pour Gérard, c'est justement l'état des routes qui cause la grande majorité des accidents de moto, nous explique-t-il : "Une de mes connaissances circulait à plus ou moins 20 km/h, il a chuté suite à une anomalie qui n'était pas visible sur le sol. Résultat : moto et équipements, 3.000€ de dégâts + la clavicule et l'omoplate cassées".
En cas d’accident lié à l’état des routes (nid de poule ou autres) la première chose à faire est d’identifier le gestionnaire de la voirie afin de monter un dossier pour obtenir une indemnité. Il existe deux outils mis à disposition du conducteur :
- le numéro vert 1718, qui est un numéro gratuit, renseigne à tout moment un automobiliste sur le gestionnaire d'une voirie ;
- ou bien l'application WalOnMap qui recense l'ensemble des routes qui font partie du réseau routier régional, et donc gérées par le SPW (voir aussi ce site internet).
Si la voirie est régionale, et est donc gérée par la Région wallonne, une indemnité peut être demandée. Sur son site, le Service Public Wallonie (SPW) détaille toute la procédure à suivre, et les éléments que doit comporter le dossier :
- Une description complète de l'accident comportant la date et l'heure
- La cause de l’accident, et son déroulement précis
- Des photos des dommages
- Des photos du lieu où s'est produit l’accident (si c'est possible, toujours garantir la sécurité de l'usager)
- Le devis ou la facture de réparation des dégâts
- Le PV de police si la police est venue constater les dégâts
- Et les témoignages de personnes ayant assisté à l’accident s'il y en a
Plus d'infos ici.
Vos commentaires