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Calogero filme une scène "impressionnante" à Herstal: "Un homme armé d’un fusil de chasse se promène dans les rues, est-ce normal?"

Calogero filme une scène "impressionnante" à Herstal: "Un homme armé d’un fusil de chasse se promène dans les rues, est-ce normal?"
 
 

Voir un policier ou un militaire armé se balader en rue, ce n’est évidemment pas étonnant. Mais lorsqu’il s’agit d’une personne sans uniforme, qui ressemble à un chasseur, c’est plus surprenant. Un automobiliste a filmé lundi dernier une telle scène à Herstal. L’occasion de se pencher sur le transport des armes à feu dans notre pays. Quelles sont les règles en la matière ?

Lundi dernier, Calogero circule en voiture vers 7h dans les Hauts-Sarts, zoning industriel de Herstal, en région liégeoise. Tout à coup, son regard est attiré par un homme qui se balade, une arme longue à la main. Très étonné, cet habitant de Houthain-Saint-Siméon, décide de le filmer. "Je ne sais pas d’où il sortait. En tout cas, c’était impressionnant. Je n’ai jamais vu une personne avec un fusil, de chasse probablement, qui se promène comme ça dans la rue. Je n’ai pas osé le filmer de plus près en tout cas", confie le quinquagénaire, qui nous a contactés via notre page Alertez-nous pour partager cette vidéo. "Est-ce normal", se demande alors Calogero.


Un permis et une explication valable

D’après la législation belge, le transport d’armes à feu et munitions est autorisé dans certains cas bien précis. Une personne qui possède une arme légale a notamment le droit de se rendre de son domicile chez une personne agréée (un armurier). Elle peut également la transporter entre son domicile et un stand de tir ou un terrain de chasse. Ou même entre deux terrains de chasse.

"En principe, pour se promener en rue avec n’importe quel type d’arme à feu, il faut un motif légitime. La police peut demander d’obtenir une explication acceptable et la personne doit délivrer un permis valable", indique Filip Ide, chef du service fédéral des armes.


"Les gens vont croire que c’est un fou"

N’ayant pas d’informations sur cette personne, on ne peut évidemment que faire des suppositions sur son identité et ses intentions. En visionnant les images délivrées par le quinquagénaire, il semble toutefois que l’homme est armé d’un fusil de chasse. On peut donc supposer qu’il s’agit d’un chasseur. D’autant plus qu’il serait possible de chasser à proximité de ce zoning.

"S’il s’agit d’une arme de chasse, il faut voir si le chasseur s’imagine qu’il est en train de chasser, même si l’endroit paraît fort bizarre. Peut-être qu’il se promène entre deux terrains de chasse ou alors entre un terrain de chasse et son domicile", souligne Filip Ide. "Mais normalement cela ne se fait pas. En général, un chasseur responsable transporte ses armes dans son véhicule ou dans un sac approprié jusqu’au terrain de chasse. Il ne se promène pas en rue avec son fusil visible. Sinon, les gens vont croire que c’est un fou", ajoute le chef du service fédéral des armes.


"Les armes doivent être déchargées, inopérantes et rangées dans une housse"

Une information que confirme le Royal Saint Hubert Club de Belgique, la plus ancienne association de chasseurs. "Lorsqu’un chasseur transporte ses armes, elles doivent être inopérantes, soit par un dispositif de verrouillage sécuritaire, soit par l’enlèvement d’une pièce essentielle à son fonctionnement. Elles doivent aussi être déchargées, à l’abri des regards et rangées dans une housse fermée à clé", précise Yves Leloux, membre de l’association. Ce n’est qu’une fois arrivé sur le terrain de chasse ou au stand de tir que le chasseur ou le tireur sportif sort ses armes. D’après l’association, toutes ces consignes sont respectées et enseignées aux cours préparatoires de chasse.


Une autre possibilité… plutôt rare

Par ailleurs, une autre possibilité est envisagée par le chef du service fédéral des armes. Cette personne pourrait avoir une mission bien précise. "Une commune a le droit d’autoriser quelqu’un, en principe un chasseur, à détruire des nuisibles comme des corbeaux. Il s’agit d’animaux que l’on ne chasse pas et qui peuvent être des nuisances pour des agriculteurs, par exemple. Il faut alors être en possession d’un papier spécial. C’est cependant assez rare, surtout à un endroit pareil", indique Filip Ide.


Une vraie arme ?

Le Royal Saint Hubert Club de Belgique se montre en tout cas très prudent. S’agit-il d’un fusil de chasse ou pas ? L’association ne tient pas à se prononcer sans détenir plus de détails et souligne la confusion possible avec des armes factices ou des armes à gaz, qui ne respectent pas la même législation. "Il n’y a pas tellement longtemps, la police s’était mobilisée pour un Pakistanais soi-disant armé qui se promenait en rue à Bruxelles. Or, il s’agissait d’une batte de cricket. Il faut donc être très vigilant. Certains jouets ou objets ressemblent à s’y méprendre à des véritables armes", tient à rappeler Yves Leloux.


"Pas très malin"

Quoi qu’il en soit, même si cette situation semble inhabituelle mais imaginable, cette personne n’a visiblement pas eu une bonne idée en se comportant de la sorte. "On ne peut pas dire que c’est quelqu’un qui a de mauvaises intentions, mais ce n’est pas malin. Cela peut provoquer des réactions auprès du public. Et la personne en question peut également se faire voler son arme", estime le chef du service fédéral des armes.


 

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