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"400€ par mois de contraventions, c'est infernal": couvreur, Cédric croule sous les amendes injustifiées des scan-cars de Bruxelles

 
 

Des amendes à répétition, c'est devenu le quotidien de Cédric. Chaque mois, il reçoit une vingtaine de contraventions pour des véhicules de son entreprise de toiture, stationnés devant des chantiers. Une situation d'autant plus frustrante qu'il paye déjà les frais de réservation des places de parking qu'il occupe. Démuni, Cédric a poussé le bouton orange Alertez-nous de RTL info pour évoquer ce "fléau" qui touche de nombreuses personnes travaillant dans le secteur de la construction.

Cédric a fondé son entreprise il y a 11 ans à Tubize. Depuis lors, cet artisan couvreur a embauché une quinzaine d'employés : "Je suis fier de ce que j'ai accompli". Comme toute entreprise, une organisation de fer est nécessaire : "Il y a tout un tas de choses auxquelles il faut penser, ce n'est pas toujours évident. Malheureusement, ça se complique encore plus quand on doit travailler à Bruxelles." Et pour cause, pour chaque chantier, Cédric doit garer son véhicule de travail. Une opération qui semble anodine pour beaucoup, mais lorsqu'il s'agit de devoir gérer une dizaine de véhicules, la tâche se révèle être bien plus compliquée qu'il n'y paraît : "En général, on doit effectuer une réservation pour avoir une place de parking attitrée. C'est nécessaire, parce que certains chantiers s'étendent sur plusieurs jours."

Toute cette organisation a un coût : "On fait des réservations extrêmement chères. J'ai un confrère qui est à 3500 euros d'emplacement, c'est dramatique ce qui se passe à Bruxelles…". En plus de payer des sommes astronomiques, Cédric doit également gérer un autre contre-coup au prix fort : "Quand les scan-cars passent devant l'un de nos véhicules, on reçoit directement une amende. En fait, le système ne prend pas en compte dans ses données le fait que nous ayons déjà réservé l'emplacement. On est tous touchés. C'est déjà compliqué de travailler sur Bruxelles donc quand on nous rajoute ça, ce n'est juste plus tenable."


"En deux semaines, j'ai eu 15 contravention"

Une situation, de plus en plus compliquée à gérer. Plus particulièrement en ces temps de crise : "En général ce sont des amendes de 25 euros, mais ça peut grimper très vite. En deux semaines, j'ai eu 15 contraventions. Je vous laisse faire le calcul… En plus du coût complètement injustifié ça me prend également de mon temps. On n'a vraiment pas besoin de ça. Surtout maintenant avec la hausse des prix et le temps qu'on prend pour s'adapter et trouver des solutions".

Des complications, qui poussent Cédric à délaisser de plus en plus la région de Bruxelles : "Personnellement, je suis basé à Tubize. Bruxelles représente quand même un gros marché pour nous. Mais malheureusement, tout ceci me rebute. On veut faire les choses bien mais ça nous décourage de travailler sur Bruxelles. Et ce n'est pas que moi, je connais même des sociétés bruxelloises qui ne travaillent plus que sur Waterloo ou Nivelles parce que ce genre de situation n'est pas possible."

Du temps pour faire sauter les contraventions

En effet, pour chaque contravention, Cédric doit systématiquement faire une demande pour l'annuler : "On doit à chaque fois leur fournir les numéros des amendes et aussi les places de stationnement pour faire sauter les contraventions. Franchement on en a marre. C'est déjà la guerre au niveau du stationnement, alors si maintenant on doit prendre le temps de tout justifier. C'est infernal."

Pour l'artisan couvreur, la situation devient de plus en plus catastrophique : "J'aime mon métier, mais je n'aime pas la tournure que ça prend. C'est arrivé à un tel point que maintenant, je paye une personne à temps plein rien que pour faire les demandes d'emplacement et gérer les quiproquos au niveau des amendes."

En plus des amendes à répétition, Cédric dénonce également la lenteur des démarches pour réserver une place de parking pour ses chantiers : "Pour deux jours de chantier, on a mis 8 semaines pour avoir une autorisation. Je connais beaucoup de mes confrères qui ne font même plus les démarches. On tente. Si ça passe, tant mieux. Sinon, tant pis."

On peut passer de 20 euros à 1200 euros en fonction de la commune juste pour les réservations

Un problème, qui a également une autre facette, typiquement Bruxelloise. En effet, d'une commune à l'autre, les règlements en termes de stationnement diffèrent : "Les prix vont du simple au quadruple. On peut passer de 20 euros à 1200 euros en fonction de la commune juste pour les réservations. Vous comprenez bien que quand on reçoit des 500 euros d'amendes en plus, c'est vraiment la cerise sur la gâteau".

Du côté de Parking Brussels, l'agence en charge du stationnement à Bruxelles, le constat est à peu près le même : "Je comprends que ça n'est pas simple. C'est vrai que chaque commune a ses règles. Chaque commune est ainsi complètement autonome pour décider de sa politique de stationnement, donc il y a forcément des complications. D'autre part, on ne couvre que 10 communes sur les 19 communes bruxelloises. Les communes peuvent alors choisir de s'occuper de contrôler avec leurs propres moyens. Par exemple, la Ville de Bruxelles et Uccle ne travaillent pas avec nous.", déclare le porte-parole de Parking Brussels.

Que faire alors pour ne pas subir injustement les amendes des scan-cars ?

Autre solution, obtenir une carte professionnelle de dérogation régionale : "Votre numéro de plaque sera alors encodé dans la base de données. De ce fait, la scan-car ne peut rien faire parce que le véhicule est dans la base de données." Autrement dit, vous n'avez pas d'amende. Mais là encore, chaque commune a ses règles. A Ixelles par exemple, la règle est de n'avoir qu'une seule carte professionnelle par entreprise. L'entrepreneur ne peut alors la lier qu'à un seul véhicule. Dans le cas d'une entreprise avec plusieurs voitures, comme celle de Cédric, le problème d'amendes à répétition reste donc toujours d'actualité.

Il y a quelques semaines, il a donc décidé de prendre les choses en main : "J'ai envoyé un mail la semaine dernière pour leur faire part de ce problème qui nous tue à petit feu. Mais bon, quand on envoie un mail on n'a pas de réponse. On a l'impression d'être face à mur… On ne sait plus quoi faire, mais on sait qu'il est temps de faire bouger les choses".


 

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