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Charlotte, bloquée en Chine à cause du coronavirus, a ENFIN pu rentrer en Belgique

Charlotte, bloquée en Chine à cause du coronavirus, a ENFIN pu rentrer en Belgique
 
 

La Bruxelloise était partie en Chine pour son activité de mannequin. Après avoir été longuement bloquée dans une petite ville du nord du pays à cause des quarantaines liées au coronavirus, elle a pu regagner Shanghai, puis la Belgique.

Nous vous avions raconté la situation angoissante vécue par Charlotte, bloquée depuis un mois dans la petite ville de Suihua, à l'extrême nord-est de la Chine, à cause du coronavirus. Alors que sa mère s'inquiétait de la voir ainsi "prisonnière à des milliers de kilomètres", elle, semblait plus sereine, mais désespérait de rentrer Belgique. Après avoir passé tous les tests de santé nécessaires, et rassemblé tous les documents administratifs, la jeune femme a enfin pu quitter la ville pour rejoindre l'aéroport de Shanghai. De retour à Bruxelles, la jeune femme nous a raconté la fin de ses péripéties.

Un mois dans une ambiance de "film d'horreur"

Partie en Chine pour un contrat de mannequin d'une durée de trois mois, Charlotte a pensé prolonger un peu son séjour pour assister aux festivités du nouvel an et faire un peu de tourisme. Elle s'est rendue à Harbin, pour y voir les fameuses statues de glace, puis est montée encore au nord pour rendre visite à la famille d'amis. Suite à la propagation du coronavirus, des mesures drastiques ont été prises par les autorités chinoises pour limiter les déplacements. Si ces mesures varient un peu d'une ville à l’autre, il s’agit toujours de limiter la circulation des habitants et les entrées dans la ville.

C'est ainsi que Charlotte s'est retrouvée immobilisée un mois à Suihua, dans une atmosphère qui n'avait rien de festif. "On est un peu comme dans des films d'horreur où les rues sont vides. Il y a de nombreux policiers qui vérifient votre destination. Il y a des laissez-passer pour aller chercher la nourriture", nous expliquait-elle. Par moins 20 degrés, elle s'est rendue chaque jour à l'hôpital à pieds, pendant une semaine, afin d'obtenir l'attestation qui lui permettrait de quitter la ville.

À Shanghai, une heure pour plier bagages

La libération tant attendue est enfin venue le 23 février. Un oncle de la famille, qui lui aussi avait obtenu des autorités un document lui permettant de sortir de la ville, l'a emmenée en voiture jusqu'à un barrage à l'entrée de Harbin. Puis elle a pris un bus pour l'aéroport. Elle a enfin pu regagner Shangha en avioni, où elle redoutait d'être de nouveau immobilisée pour 40 jours, son appartement étant situé dans une zone de quarantaine.

Alors qu'elle envisageait de tirer un trait sur sa valise, Charlotte a tout de même tenté de la récupérer. "Je me suis dit, 'Je vais toujours aller voir si c'est possible'", raconte-t-elle. Les responsables de la sécurité du groupe d'habitation où elle logeait lui ont donné une heure pour récupérer ses affaires. "Je n'été en contact avec personne pendant le trajet. J'avais mes masques, deux paires de gants donc il n'y avait pas de souci", explique-t-elle.

D'importants contrôles à l'aéroport de Shanghai, rien à Zaventem, s'étonne Charlotte

Sa valise récupérée, Charlotte s'est dirigée vers l'aéroport de Shanghai pour quitter le pays. Les mesures de sécurité et les contrôles liés au coronavirus l'y ont impressionnée. "Il y avait des grosses machines pour vérifier si on avait de la température. Tout le monde avait des masques. Tout était très bien au niveau sanitaire", raconte-t-elle. "De Shanghai à Moscou, il n'y avait aucun souci. Chaque personne a été vérifiée plusieurs fois, en entrant dans l'avion et en sortant quand nous avons atterri sur le sol russe".

À partir de son escale en Russie, Charlotte a été surprise par le contraste avec la Chine. "C'est seulement une fois que j'ai quitté le territoire chinois qu'il n'y avait absolument plus de sécurité au niveau sanitaire. A Moscou et à l'aéroport de Zaventem, il n'y avait plus aucun contrôle de température et de rien du tout", s'étonne-t-elle.

Et des voyageurs qui eux-mêmes ne semblaient pas prendre de précautions. "En Russie quasiment personne ne portait de masque. A Zaventem, il me semble que j'étais la seule", constate-t-elle. "J'ai même eu une réflexion de mon papa qui m'a dit 'enlève ton masque, on va te regarder bizarrement'. Alors qu'on est en situation de crise !", lance-t-elle.

Le soulagement du retour à Bruxelles, mais une crainte du coronavirus toujours bien présente

De retour à Bruxelles, la jeune femme se sent "très, très soulagée", confie-t-elle. Mais la peur du coronavirus ne l'a pas quittée pour autant. Si grâce aux nombreux contrôles effectués par les autorités chinoises, elle est sûre d'avoir quitté le pays sans avoir été contaminée, les foules des aéroports de Moscou et Zaventem l'ont inquiétée. Et cette inquiétude a rapidement grandi chez Marie, sa mère.

"J'étais complètement paniquée", confie-t-elle. Sa fille de retour à la maison, Marie a multiplié les coups de téléphone aux hôpitaux au milieu de la nuit. "Le lendemain, je n'ai pas été travailler tellement j'avais peur de contaminer mes collègues", raconte-t-elle. Charlotte et Marie sont allées chez leur médecin pour écarter une nouvelle fois toute hypothèse de contamination.

Actuellement, Charlotte sort peu, par peur du virus, et pour "profiter de sa famille après cette aventure". Sa mère, quant à elle, est retournée au travail, son médecin ne l'ayant pas placée en quarantaine. Si tout se passe bien avec 90% de ses collègues, certains ne lui parlent plus, lui ferment la porte au nez, déplore-t-elle. "Nous allons bien. Mais il faut faire face aux regards des autres, même si on n'a rien".


 

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