Selon elle, l'ordre d'évacuer les maisons aurait dû être donné le soir du 14 juillet.
Christiane est l'une des nombreuses victimes du déluge qui a durement frappé Pepinster, en région liégeoise. Il y a 5 jours, dans les flots violents, elle a perdu sa maman de 89 ans, qui était dans les bras de la sœur de Christiane. Les deux personnes ont été emportées, seule la sœur de Christiane a réussi à attraper un poteau avant d'être secourue. "J'ai donc perdu ma maman, et j'ai failli perdre ma sœur. Moi, le 15, quand j'ai vu le tourbillon, je n'ai pas voulu sortir. Je me sentais à l'abri". Elle n'a donc appris le drame que deux jours plus tard.
La mère de Christiane souffrait d'Alzheimer, "et c'est difficile pour les personnes qui vivent le plus souvent avec. Mais la dernière fois que je l'ai vue, quand on l'a montée avec ma sœur, elle nous a dit: 'Merci les filles'. Donc elle se souvenait qu'elle avait deux filles. Ma sœur m'a dit qu'en partant, maman a dit: 'Je vous aime tous'. Peut-être que son esprit était revenu…"
Un enterrement digne
Ce qu'elle espère, désormais, "c'est de retrouver ma maman, parce qu'elle a le droit d'être enterrée dignement". Le reste, "c'est du matériel, même si je n'ai plus rien, même plus un verre, on va remonter la pente".
Christiane estime que le jour de deuil national aurait dû avoir lieu le 21 juillet et non le 20 juillet. "Mais surtout, qu'on ne nous demande pas d'aller là-bas s'asseoir sur une chaise. Je n'irai pas".
Car aujourd'hui, elle se dit "fâchée, enragée". "J'en veux au monde entier sans en vouloir à personne". Elle ne comprend toujours pas ce qui s'est passé. "J'ai vu le niveau de l'eau, le 14 juillet, descendre. Et bien descendre. Et le 15 juillet, il avait remonté de manière inimaginable. Pourquoi, quand on a su le 14 juillet vers 23h (que les pluies allaient continuer), on ne nous a pas fait évacuer ? C'est là-dessus que j'enrage".
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