Sur les réseaux sociaux, rien n'échappe à l'œil avisé de Michel. Depuis le début du confinement, cet habitant de La Louvière observe "une explosion des ventes de produits Coca Cola" sur Marketplace, cette plateforme qui met en relation des acheteurs et des vendeurs sur Facebook.
"J'observe régulièrement que des ventes de produits Coca sont proposées. On lit 'A vendre sur La Louvière', 'à vendre sur Binche'. A chaque fois, ce sont des produits qui défient toute concurrence", témoigne Michel qui nous a contacté via le bouton orange Alertez-nous.
Sur marketplace, on constate en effet de nombreuses ventes de produits Coca. Des palettes de canettes sont ainsi proposées à des prix imbattables. "Paquet de 24 canettes à 10 euros avec livraison gratuite", écrit un vendeur. Avant d'ajouter: "La date de péremption est lointaine. Livraison rapide et gratuite".
Afin de comprendre comment de tels prix peuvent être proposés, Michel a mené son enquête. Il y a quelques mois, il achète une bouteille de Coca via Marketplace. Son acheteur lui donne rendez-vous à la gare de La Louvière. "Au final, le goût du Coca n'est pas le même. On ne sait même pas d'où il vient", nous explique-t-il.
Ces ventes se multiplient avec les réseaux sociaux
Depuis, Michel a poursuivi ses investigations. Il observe que soit les produits sont importés d'autres pays, soit ils proviennent de stocks de brasseries dont la date de péremption est proche ou dépassée. "Quand on demande aux vendeurs d'où viennent le Coca, ils essaient de détourner l'attention", assure l'habitant de La Louvière.
Aujourd'hui, Michel veut prévenir et alerter les consommateurs. "N'achetez pas n'importe quoi. Il y a un risque sanitaire", insiste-t-il.
Cette pratique est connue de l'Afsca. "Ces ventes se multiplient avec les réseaux sociaux. Avec une date de péremption dépassée et un étiquetage en langue étrangère, ces produits ne peuvent déjà pas être vendus", déclare Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test Achats. Le représentant de l'association de consommateurs estime que les services de l’inspection économique, fiscaux et ceux de l’Afsca devraient intervenir. "Ce n'est pas légal (...) C'est aussi une question de santé publique", déclare-t-il à nos confrères de Sudpresse.
De son côté, Coca Cola estime que la libre circulation des marchandises est permise à travers l'Union européenne. "Il faut veiller à ce que les informations figurant sur les emballages soient disponibles dans les langues nationales qui peuvent être comprises par la population locale. Dans ces cas précis évoqués, il s'agit probablement de produits étrangers qui seraient fournis par un troisième acteur, qui n'est pas un client de Coca-Cola European Partners", indique une porte-parole de la firme à Sudpresse.
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