Excédée par la situation incertaine actuelle et la communication des informations au compte-goutte, Catherine (prénom d'emprunt car elle veut garder l'anonymat), gérante d'une agence de voyage dans la province de Namur a déclenché le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part de son ras-le-bol.
Cacophonie
Cette indépendante passe toutes ses journées au téléphone. Au bout du fil, des clients qui se demandent quel est le sort réservé à leurs futures vacances. "Le dernier Conseil National de Sécurité conseille de ne pas partir à l'étranger jusqu'au 8 juin. Il y a des clients qui devaient partir au mois de mai, on attend encore que certains tours opérateurs annoncent leur annulation, comme TUI qui a finalement annoncé que tous les séjours de vacances et vols étaient annulés également jusqu'au 7 juin au moins."
"J'ai d'autres clients qui devaient partir le 20 mai en Grèce, leurs vols sont annulés, mais leur réservation d'hôtel est maintenue. Il y a visiblement un manque de coordination", déplore Catherine.
Pour ces derniers, un éventuel départ semble de toutes façons compromis. Selon le centre de crise, le principe général est que tout voyage non essentiel à l’étranger est interdit jusqu'au 8 juin. Vous trouverez ici la liste des voyages essentiels qui peuvent faire partie des exceptions mais les voyages récréatifs et de tourisme n'en font pas partie.
Quid de l'été?
Et la grande interrogation, c'est: "Va-t-on pouvoir partir en vacances cet été?"
"Tous les jours, j'ai au moins un client qui m'appelle pour me demander si son voyage planifié cet été est maintenu et je suis dans l'incapacité de lui répondre", regrette Catherine dans le désarroi.
Cette question, à maintes fois abordée, n'a en effet encore aucune réponse formelle et il faudra s'armer de patience. Cet aspect du déconfinement ne sera abordé qu'en phase 3 des mesures fédérales du plan, soit début juin.
En effet, selon le centre de crise, le 1er juin, les entités fédérales en concertation avec les entités fédérées aborderont la question de la possibilité des voyages à l'étranger. Et de développer cette décision: "Deux paramètres seront pris en compte: l'évolution de l'épidémie chez nous, (on peut s'attendre à ce que la propagation du coronavirus évolue avec la reprise de certains secteurs d'activités dès le 4 mai), mais aussi l'évolution de la pandémie dans les pays voisins et concernés comme potentielles destinations. Une communication ciblée vers les secteurs concernés sera faite à ce moment-là", nous assure-t-on au centre de crise.
La peur gagne les voyageurs
"En attendant, on annonce la réouverture des commerces à partir du 11 mai, mais franchement, qui va mettre ses pieds dans une agence de voyage dans ces conditions pour réserver un voyage? Nous n'aurons aucune demande et s'il n'y a pas de voyageurs, il n'y aura pas de rentrée d'argent pour ma boutique...", regrette là Catherine.
Ne pas annuler soi-même, préférable d'attendre que le voyage soit annulé
"J'ai aussi beaucoup de clients qui m'appellent pour annuler parce qu'ils ont peur, peur du contexte actuel, des éventuels contrôles mis en place, peur de voyager, peur de plus avoir assez d'argent. C'est clairement une démarche que je déconseille. Il est préférable d'attendre que son séjour soit annulé", conseille la professionnelle. Les clients concernés par un séjour annulé reçoivent des bons à valoir. Ils auront un an pour réserver un nouveau voyage. Après cette période, ils seront remboursés s'ils n'ont pas utilisé le bon.
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