Denis a repris l’exploitation familiale qui existe depuis 1804. S’il a poussé le bouton orange Alertez-nous, c’est pour nous faire part de la situation "problématique" dans laquelle il se trouve actuellement. Cet agriculteur emprunte régulièrement une portion de RAVeL, gérée par le Service Public de Wallonie, pour rejoindre son autre site, situé de l’autre côté du canal Bruxelles-Charleroi. Le SPW avait donné son accord en 2015, mais souhaite désormais le retirer. Problème ? Denis n’a pas d’autre choix que de passer par là. C’est donc un vrai casse-tête pour l’agriculteur.
"Je suis agriculteur à Ittre et l’exploitation agricole est enclavée, on doit passer le long du canal pour rejoindre la route. Malgré nos autorisations, le SPW Voies Hydrauliques nous verbalise et menace de supprimer nos autorisations", nous écrit Denis via le bouton orange Alertez-nous.
Cet agriculteur possède deux exploitations à Ittre, situées de part et d’autre du canal Bruxelles-Charleroi. Pour se rendre de l’une à l’autre, Denis n’a actuellement pas d’autres choix que d’emprunter une partie du RAVeL sur environ 300 mètres. "On a reçu une autorisation de passer par-là en 2015 et elle est valable durant 10 ans", nous informe-t-il.
Pourtant, depuis quelques mois, Denis nous explique que des policiers viennent contrôler le passage sur le halage et verbaliser l’agriculteur lorsqu’il circule avec ses engins agricoles. "Même si on montre nos autorisations, les agents ne veulent rien entendre. Ils nous disent que les autorisations vont être supprimées. Ils prennent notre plaque et des photos et maintenant, on attend de recevoir les papiers. Mais légalement, ils ne peuvent pas nous mettre d’amende", dit-il.
Et de poursuivre : "On a reçu un avertissement en disant qu’on était responsable de la dégradation de l’asphalte. Oui, il y a quelques nids de poule, sur 20 ou 30 mètres. Mais je pense que ce ne sont pas les seuls en Wallonie."
La seule voie accessible actuellement
Pour Denis, la situation devient "problématique". S’il ne peut plus passer par le RAVeL, il devra faire un détour de plusieurs kilomètres à travers le village. Car la route la plus proche est interdite aux véhicules de plus de 3,5 tonnes. "On en appelle au bon sens ! À l’heure où on parle d’écologie et d’environnement, réagit-il. Le tronçon ne représente que 300 mètres, on ne comprend pas cet acharnement."
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Christiane, sa maman, a connu l’époque où un pont permettait de traverser le canal. Cela facilitait grandement les choses. Mais ce pont a été détruit il y a 60 ans. "A l’époque, on nous a bien promis qu’on n’aurait jamais aucun problème pour circuler le long du halage et nous permettre donc de sortir de la ferme sans pour autant nous enclaver définitivement", souligne-t-elle.
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Pour mieux comprendre la situation, nous avons rencontré le bourgmestre d’Ittre. Bien au courant de la situation, il nous a montré sur une carte de la commune le casse-tête de cette famille d’agriculteurs depuis 4 générations. "Il doit quand même passer par le chemin de halage. Donc c’est vrai, il est bloqué. Ce qui veut dire que s’il veut aller de l’autre côté de sa ferme, il doit faire tout le tour", confirme Christian Fayt.
Une réunion prévue prochainement
Le bourgmestre s’en remet au Service Public de Wallonie (SPW) qui gère le RAVeL. Une réunion est prévue prochainement pour trouver des solutions. "Nous, ce qu’on va proposer, c’est qu’on travaille en partenariat entre SPW, commune et agriculteur et que chacun prenne ses responsabilités à ce niveau-là. Et s’il y a des réparations à faire au niveau de la route, la commune peut les faire aussi", dit-il.
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En attendant, Denis est coincé de toute part. Il espère être entendu lors de la réunion prévue avec les autorités. Contacté, le Service Public de Wallonie nous dit être au courant de la situation mais n'a pas souhaité réagir avant cette réunion.
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