Des squatteurs ont forcé l'entrée de la maison d'Yves, à Limal, pour l'occuper. C'est la deuxième fois qu'il est confronté à ce genre de situation. Suite à un message via notre bouton orange Alertez-nous, nous avons rencontré le témoin. Déloger les squatteurs s'avère très compliqué.
Depuis, 48 heures, la maison d'Yves à Limal (Wavre) est occupée par des squatteurs entrés par effraction. "C'est une maison qui est vide depuis 2019, notamment pour insalubrité", nous confie-t-il.
Averti par des voisins, le propriétaire a prévenu la police. Arrivés sur place, les agents n'ont pu que constater les faits. "La police nous dit: 'Bon voilà, on prend juste votre plainte et on vous en donne copie, vous devez aller voir le juge de paix qui peut émettre un avis d'expulsion, suivi de l'intervention d'un huissier avec serrurier et déménageur'. Enfin bon, des frais inimaginables", nous explique Yves.
Un dialogue s'installe
Durant notre tournage sur place, l’un des occupants vient à la rencontre d'Yves. Un dialogue s’engage. "Il n'y a plus de courant, il n'y a plus d'eau. C'est une maison qui n'est pas salubre et ce n'est pas normal que vous vous installiez à deux, trois ou quatre là-dedans. Ce n'est pas normal, je suis désolé", réagit Yves.
"Chacun son niveau de confort. Chacun son besoin de confort", rétorque le squatteur. Face aux arguments du propriétaire, le jeune homme s’estime incompris. "Il préfère l'avoir bien vide et être sûre qu'elle soit vraiment vide, pendant qu'elle ne sert à rien, plutôt que d'aider des gens qui ont besoin de passer une nuit au chaud, ou trois mois au chaud. On a besoin de trois mois", indique le squatteur.
Pourquoi la police ne peut pas les expulser directement?
Prendre possession d’un logement et en changer les serrures constitue une infraction dont le parquet est informé. Légalement, la police ne peut toutefois pas expulser les occupants. "Nous ne sommes pas autorisés à évacuer les lieux d'une habitation privée. Parce que ça constitue un domicile pour les personnes qui occupent le bâtiment effectivement. Donc nous devons avoir soit une autorisation d'un juge, soit avoir un appel venant de l'intérieur, c'est-à-dire que les personnes à l'intérieur sont en danger, et alors nous pouvons pénétrer dans le domicile", indique Bernard De Maertelaere, chef de corps de la Zone de police de Wavre.
Le squatteur propose d'entretenir la maison
Cherchant à éviter une expulsion ordonnée par le juge de paix, les squatteurs proposent une solution à l’amiable: un contrat de bail avec rénovation. Ils effectuent des travaux dans la maison. En échange, ils peuvent l’occuper. "Juste le fait d'occuper une maison qui est vide, il faut se rendre compte aussi que pour le propriétaire, ce n'est pas spécialement négatif. En fait, on propose aussi l'entretien d'une maison", nous confie le jeune squatteur.
Ce serait irresponsable
Yves ne semble pas intéressé. "Ce serait irresponsable de leur dire: 'Mais oui, restez là-dedans pendant l'hiver'. Qu'est-ce qui va se passer si demain il y a un incendie? Il n'y a pas d'assurance. S'ils mettent le feu à la maison. Ou si quelqu'un meurt de froid dedans. En tant que propriétaire, on ne peut pas laisser les choses en l'état", réagit notre témoin.
Pour Yves, il faut durcir la loi. À présent, il envisage de vendre ou d’abattre la maison pour réaliser un projet immobilier. Mais avant cela, il devra reprendre possession des lieux par la voie juridique.
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