Ahmet et sa famille revenaient de vacances à l'aéroport de Charleroi. Pressés de rentrer chez eux, ils optent pour un taxi pour effectuer le trajet jusque Nivelles. Seulement, pour ce trajet de moins de 30km, les chauffeurs de taxi sollicités n'acceptent pas de les prendre en charge. Pourtant, selon la Fédération Belge des Taxis (FEBET), cette pratique est interdite.
Rentrer de vacances exténué, pressé d'être chez soi… vouloir prendre un taxi, mais être refusé par les chauffeurs. Cette mésaventure est arrivée à Ahmet (prénom d'emprunt, car il souhaite rester anonyme), alors qu'il revenait de vacances de rêve en Turquie. Outré, son beau-père nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. "Aucun véhicule libre n’a daigné les prendre prétextant que la destination n’était pas assez éloignée", écrit-il. "Cette pratique est-elle autorisée ? Je la trouve choquante."
Ahmet, "bouche bée" face à des taximen qui refusent de le prendre en charge
Ahmet et sa famille passent les vacances de Toussaint au soleil à Istanbul, en Turquie. Ces vacances leur laissent d'excellents souvenirs, et leur permettent de se reposer avant la rentrée. Mais une fois de retour en Belgique, à l'aéroport de Charleroi, leur mésaventure face aux taxis leur laisse un goût amer. "On sort de l'aéroport, on se dirige vers les taxis", raconte Ahmet. "Le premier nous fait un signe de la main pour nous rediriger vers ses collègues."
Toute la famille doit se rendre à Nivelles, ce qu'Ahmet explique au second chauffeur de taxi. "Et là, la première question qu'il nous pose, c'est : 'Est-ce que vous êtes sûr ?'. Moi, je vais à Nivelles, donc oui, je suis sûr. C'est une drôle de question, quand même."
Ils risquaient peut-être de rater une course plus longue
La course vers Nivelles est refusée, et Ahmet se retrouve, "bouche bée", sans autre solution que de devoir appeler sa belle-famille pour venir les chercher. "Je pense que le trajet Charleroi-Nivelles ne les intéressait pas, ce n'était pas assez long, ils risquaient peut-être de rater une course plus longue."
Ahmet en est persuadé : les taximen ont refusé de le prendre en charge pour une question d'argent.
Un taximan peut-il refuser une course ?
La pratique est jugée "choquante" par le beau-père d'Ahmet, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Est-elle cependant autorisée ? Nous contactons d'abord la FEBET, la Fédération Belge des Taxis. Première réponse : non, un chauffeur de taxi n'a pas le droit de refuser une course. "Des personnes malhonnêtes, il y en a partout", nous explique-t-on. "Mais normalement, un taxi doit prendre la course, il est impossible de refuser. C'est un service d'utilité publique, on ne peut pas refuser une prise en charge."
Plus précisément, "même si un client ouvre la porte, et s'assoit, sans trajet, on doit le prendre en charge. C'est d'ailleurs pour ça qu'un tarif de 'prise en charge' est en vigueur." Ce tarif de prise en charge, d'un montant de 2€40 en journée à Bruxelles, par exemple, justifie pourquoi les compteurs des taxis ne commencent jamais à 0€.
Des sanctions peuvent être appliquées
À Charleroi, Lakhdar Denni, patron d'une des sociétés de taxis qui travaillent à l'aéroport, confirme. "D'aucune manière un chauffeur de taxi ne peut refuser une course, même pour 200m il est obligé d'accepter la course. C'est une règlementation fédérale, des sanctions peuvent être appliquées si on se rend compte qu'un chauffeur de taxi a refusé une course sans raison valable."
La seule raison acceptable pour refuser une course, est le fait qu'un client se montre menaçant pour la sécurité du chauffeur de taxi. Les sanctions peuvent aller jusqu'au retrait de la licence d'un chauffeur de taxi.
Des taximen qui ne respectent pas les règles : attention aux faux taxis
Ils racolent des clients pour trouver des courses importantes
Il est donc interdit pour un chauffeur de taxi de refuser une course à un client, aussi court soit le trajet. En cas de doutes, la Fédération des Taxis (FEBET) conseille de relever le numéro d'identification du chauffeur afin de contacter sa centrale. Mais il existe également de faux taxis, qui se font passer pour des chauffeurs agréés. Ceux-ci ne respectent pas les règles, et n'ont ni numéro d'identification, ni signe distinctif d'un taxi. "Ces faux taxis racolent des clients pour trouver des courses importantes, plus longues", selon la FEBET. "Et donc ils refusent les courses trop courtes."
La Fédération déconseille fortement d'accepter des courses de faux taxis. "C'est dangereux, car les taxis ont une assurance, mais pas les faux taxis. S'il se passe quelque chose dans ce taxi, ce sera la responsabilité du client. Malheureusement, des agressions ont déjà eu lieu dans de faux taxis. Nous déconseillons donc d'y embarquer."
Ahmet, lui, en est certain : les taximen qui ont refusé de le prendre en charge étaient de vrais taxis. Ceux-ci étaient garés sur les emplacements des taxis autorisés à l'aéroport, et présentaient les signes distinctifs des taxis carolos.
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