Travail de nuit, métier physique… Les partenaires sociaux planchent actuellement sur des critères de pénibilité du travail que pense remplir cet homme qui nous a contactés. Il travaille dans un entrepôt du groupe Delhaize et aimerait pouvoir arrêter de travailler d'ici quatre ans.
Giuseppe, 53 ans et père de 4 enfants habite à Lodelinsart dans la région de Charleroi. Il travaille dans l'entrepôt Delhaize de Zellik depuis novembre 1978, il avait alors 15 ans. Le calcul est vite fait: cela fait 38 ans qu'il travaille pour la chaîne de supermarchés.
S'il nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous, c'est parce qu'il a été interpellé par les critères dont discutent les partenaires sociaux pour qualifier la pénibilité d'un boulot. La charge physique et l'environnement du travail sont deux des quatre éléments qui devraient permettre à certains employés au métier jugé pénible d'accéder plus tôt à la pension.
"C'est très lourd"
Depuis le début de sa carrière, à 15 ans, Giuseppe effectue des tâches physiques. "J'ai d'abord travaillé 6 mois aux vidanges, c'est-à-dire trier les caisses et les retours de magasins, explique le cinquantenaire. Puis pendant 20 ans, j'ai travaillé à l'emballage des fruits et légumes. Je suis ensuite retourné aux vidanges et depuis 18 ans, je fais les nuits: je décharge les camions des retours de magasins"
Son travail est particulièrement physique et demande une attention de tous les instants. "C'est très lourd, déclare-t-il. On doit décharger avec des transpalettes électriques: rentrer et sortir des remorques".
L'homme aime son métier, "sinon je ne le ferais pas depuis 38 ans", dit-il, mais la fatigue se fait sentir. Le plus pénible, pour lui, c'est "le travail, le stress et tout ce qui s'en suit", mais il reconnait que cela est facilité par "une bonne entente".
Des horaires de nuit
Chaque nuit, de 22 heures à 7 heures, son travail consiste à sortir les caisses de vidanges des camions, mais pas seulement: "C'est moi qui doit compter les remorques qu'on doit décharger le soir et le matin: on a entre 50 et 80 remorques à décharger tous les jours, si pas plus", lâche-t-il.
C'est surtout sur le plan physique qu'il est affecté: "Avec l'âge, on le ressent le travail vous savez… Le dos", confie-t-il.
Alors pour Giuseppe, c'est clair, il entre dans les critères de reconnaissance d'un travail pénible et espère qu'il pourra prétendre à une retraite anticipée. "Si je pouvais partir à 57 ans, moi je serais déjà content… après 42 années de travail", explique-t-il encore.
"Laisser la place aux jeunes"
Ce que souhaiterait Giuseppe en étant pensionné, c'est "laisser la place aux jeunes". Il est d'ailleurs très fier de son fils qui a travaillé un temps avec lui et qui vient d'être embauché chez Colruyt où il prépare les commandes. "Colruyt lui paye des cours de néerlandais et en janvier, il a son CDI", lance-t-il.
Avec un salaire de 2.200 euros net par mois, ce Carolo ne se plaint pas de son employeur, il estime juste en avoir fait assez dans ce boulot pénible physiquement. "Quand j'ai commencé à travailler chez Delhaize le 13 novembre 1978, je n'ai pas été demander de travail, j'ai été demander une situation, et la situation ça fait 38 ans qu'elle dure", conclut-il.
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