Depuis le 13 février, les salons de coiffure ont pu reprendre leurs activités après des mois d’arrêt grâce à un protocole sanitaire stricte. Mais ce n’est pas le cas des coiffeurs à domicile, ce qui engendre un problème pour les personnes qui, comme Christine, ont des difficultés à se déplacer.
"Je vis seule, je suis handicapée et je n’ai pas de véhicule. Ma coiffeuse n'a pas pu venir me coiffer depuis novembre... On est laissés de côté, ce n'est pas normal!", dénonce Christine (prénom d’emprunt car elle souhaite garder l’anonymat) via le bouton orange Alertez-nous. Cette habitante de Buissonville a souhaité mettre en lumière sa situation qui est loin d’être un cas isolé. "Je ne vois plus personne, j'ai de très lourds problèmes de santé qui font que je ne peux pas bouger et ma coiffeuse est à 5 km du village", affirme-t-elle.
Christine, 66 ans, déclare présenter plusieurs problèmes de santé qui rendent son quotidien difficile. Entre son insuffisance cardiaque, sa fibromyalgie (un syndrome qui se caractérise par des douleurs des muscles et des tendons, une fatigue et des troubles du sommeil) et sa polyarthrose (maladie dégénérative des articulations, accompagnée de lésions et de la destruction du cartilage), Christine ne peut pas de déplacer pour de longs trajets. Pour vivre "normalement", Christine affirme avoir besoin de l'aide de son entourage. "Il y a même une dame du village qui fait mes courses en échange d'un petit billet", dit-elle. Et donc, se rendre dans un salon de coiffure semble compliqué pour elle.
On est seuls, malheureux et mal coiffés
Pour elle, c'est donc "une nécessité" que les coiffeurs à domicile reprennent leur profession, surtout pour les personnes isolées et malades. "Je trouve ça honteux car nous aussi on a le droit d'être coiffés!", s'indigne Christine. "Je ne comprends pas que les coiffeurs ne puissent pas venir surtout quand on voit les rassemblements qu'il y a dehors... Nous, on est seuls, malheureux et mal coiffés. Où est la logique?" s'interroge-t-elle, tout en demandant plus de reconnaissance pour elle et tous ceux qui sont dans sa situation.
Je ne pense pas que les coiffeurs à domicile pourront se rendre chez des particuliers dès ce 1er mars
Vers une reprise d'activité le 1er mars ? "Rien n'est encore sûr"
Si au dernier comité de concertation, une reprise des autres métiers de contact avait été envisagée au 1er mars, pour l'instant, "rien n'est encore sûr", selon Patrick Dumont, vice-président de la Fédération des coiffeurs de Belgique. "C'est une éventualité", explique le représentant des coiffeurs belges, précisant que rien n'a encore été confirmé. "Et sincèrement, je ne pense pas que les coiffeurs à domicile pourront se rendre chez des particuliers dès ce 1er mars... Ils pourront peut être reprendre leur activité en maison de repos puisqu'une grande partie des résidents a été vaccinée", précise-t-il.
Un déconfinement trop rapide pourrait entraîner un reconfinement de l’ensemble du secteur
Si les coiffeurs à domicile n'ont pas repris leur profession, c'est parce qu'il est difficile d'affirmer qu'il n'y a aucun risque de contamination en se rendant chez des particuliers. Et qu'il serait plus compliqué voire "impossible" de contrôler si les coiffeurs respectent le protocole stricte des mesures sanitaires. "Il a été établi qu'il serait très difficile pour le SPF (Service Public Fédéral) de vérifier le respect des règles comme c'est le cas en salon. Il ne faudrait donc pas statuer trop vite sur cette reprise d’activité car un déconfinement trop rapide pourrait entraîner un reconfinement de l’ensemble du secteur. C'est très délicat!", détaille le vice-président de la Fédération des coiffeurs.
Et en salon, les mesures sanitaires sont-elles respectées ?
Dix jours après la réouverture des salons, Patrick Dumont estime que "ça se passe bien". Les contrôles du SPF ont bien lieu et pour l'instant, aucun retour négatif de leur part. "Cela veut dire que dans l'ensemble, les mesures sanitaires ont été respectées", se réjouit le représentant des coiffeurs belges. "Et on est encore plus optimistes pour le futur. Ce sera bien plus aisé de respecter les règles à partir de la semaine prochaine car il y aura moins d'affluence, le rush sera passé."
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