Un déménagement n'est jamais de tout repos. Mais Homan ne s'attendait pas à faire face à un inconvénient de cette nature. Juste à côté de chez lui, sur la place du marché ("Marktplatz"), se trouve un des plus anciens édifices de la ville, une église dans un style renaissance construite au début du 18e siècle. A priori pas un lieu propice aux nuisances sonores. C'était sans compter les cloches de l'église. Leur tintement a mené la vie dure à Homan et sa petite amie. Via notre bouton orange Alertez-nous, le jeune homme de 33 ans s'est étonné de sa fréquence, et nous a raconté la gêne occasionnée.
Eupen, le bon compromis pour Homan et sa compagne
Homan travaille pour un garage, dans le secteur du pneumatique, à Herstal. C'est la ville où il habitait avant. Sa petite amie vivait en Allemagne, proche de la frontière. Ils ont décidé d'habiter ensemble à Eupen. "Comme ça je peux faire les allers et retours pour le travail. J'aimerais bien aussi apprendre l'allemand. Elle le parle couramment et peut trouver du travail facilement dans cette région", explique-t-il.
Mi-juillet, le couple emménage dans un appartement du centre d'Eupen. Les températures ne cessent de grimper. Avec une telle chaleur, le couple n'a pas le choix : il faut ouvrir la fenêtre de la chambre...
"La première semaine, je n'ai presque pas dormi"
Homan est surpris par la fréquence du tintement des cloches de l'église Saint Nicolas. "Est-il normal que les cloches de l'église sonnent toutes les 15 minutes sans arrêt même la nuit ?", nous demande-t-il. C'est effectivement ce qui est prévu par le bureau paroissial de l'église Saint Nicolas d'Eupen : "C'est une horlogerie qui est programmée. Tout se fait automatiquement à partir d'un ordinateur, explique le secrétaire paroissial. Chaque quart d'heure une cloche sonne pour indiquer qu'un quart d'heure est passé, deux coups à demi, trois coups à trois quarts. À chaque heure pleine, il y a 4 coups pour indiquer la nouvelle heure, suivi du nombre de coups qui indique l'heure".
Pour Homan, c'est beaucoup trop. Il n'a jamais rien entendu de tel à Herstal. "C'est tombé quand il faisait canicule. La première semaine, je n'ai presque pas dormi. C'était fou ! On ouvrait une fenêtre et il y avait beaucoup de bruit", raconte-t-il. "Je me suis dit 'où je suis tombé !? merde quoi !'", confie-t-il.
"Ce n'est vraiment pas excessif", estime pour sa part le secrétaire paroissial. "C'est ainsi depuis des années et des années. Le quart d'heure, c'est vraiment une toute petite cloche qu'on n'entend à peine", poursuit-il. "En même temps si quelqu'un emménage à proximité d'une église, il sait bien qu'il va entendre des cloches".
Pour la bourgmestre, les cloches font partie du patrimoine culturel
À la Ville d'Eupen, on ne compatit guère plus. "Ça fait quand même partie du patrimoine culturel de la ville et de notre région", souligne Claudia Niessen, la bourgmestre. Elle écarte de suite la possibilité d'un changement. "Je suis étonné qu'aujourd'hui il y ait encore de telles plaintes, réagit le René Bauer, directeur général de la commune d'Eupen. Il faut avouer que je n'habite pas à côté de l'église. Mais je connais le son de la cloche de mon petit patelin de la Costa Brava où il n'y a pas seulement une église mais deux églises qui sonnent tout le temps…"
En fait, à Eupen, à 200 mètres de l'église Saint Nicolas, il y a aussi l'église de la paix, puis à un kilomètre, la chapelle Saint Lambert, et à deux kilomètres, l'église Saint Joseph. Elles ne sonnent pas à chaque quart d'heure, mais toutes les heures. De quoi assurer un joli concert.
C'est comme un train qui passe tout le temps
L'église Saint Nicolas fait plus de bruit que les autres mais, visiblement, on finit par l'oublier. "Très honnêtement, si on n'y prête pas attention, on ne l'entend pas parce qu'on prend l'habitude. C'est comme un train qui passe tout le temps. Et ça fait bien moins de bruit qu'un train", dit le secrétaire paroissial.
De fait, après un mois dans leur nouveau logement, Homan et sa compagne se sont habitués au son des cloches. Et les températures actuelles leur permettent de fermer les fenêtres la nuit. "Je l'entends toujours mais bon, on l'entend tellement tous les jours que c'est comme si on ne l'entendait pas". Et le nouvel Eupenois de conclure : "Finalement, c'est pas la fin du monde !"
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