Deux signalement via le bouton orange Alertez-nous nous ont prévenus de la présence d'un couple avec des animaux dans une maison de Goffontaine, un hameau de Pepinster. Valérie et son compagnon se trouvent dans leur habitation depuis environ 72 heures, cernés par les eaux. Ils n'ont pas voulu être évacués par les services secours car ceux-ci ne pouvaient pas emmener avec eux leur chien. Ils vivent sans électricité et sans eau. Ce vendredi, les services de secours leur ont amené de l'eau. Le téléphone mobile de Valérie a enfin pu se connecter à un peu de réseau, ce qui lui a permis de donner des nouvelles sur Facebook et rassurer ses proches. En voyant ces récentes publications, nous avons tenté d'appeler Valérie avec le numéro que nous avait donné une alerteuse, nous avertissant de la situation du couple. Elle a décroché. Son témoignage rend compte de la violence des événements qu'a subi ce couple.
A quelques mètres de la maison, flottent deux corps sans vie, nous affirme Valérie. "Deux dames d'une soixantaine d'années que je ne connais pas", dit-elle. Elle ajoute qu'il y a de nombreux cadavre d'animaux, et bien entendu des débris partout. Plusieurs maisons environnantes sont totalement dévastées. Tout le monde a été évacué sauf Valérie et son compagnon. Ils racontent être sortis dans l'eau pour aller secourir des voisins: un jeune couple dont la femme est enceinte et une vieille dame. Ils les ont amenés au sec où des véhicules les ont emmenés. Eux sont restés car ils ne voulaient pas abandonner leur chien mais aussi les animaux de voisins qu'ils avaient récupérés (une chèvre, deux chiens et trois tortues), nous raconte Valérie.
La vieille dame qu'ils ont été recherchés mérite tous les hommages, estime Valérie. La sexagénaire a fait tout ce qu'elle pouvait pour sauver ses chevaux et ses poneys. Afin de les aider à se maintenir la tête hors de l'eau, elle se serait accrochée à une corde et placée dans une brouette pour aller auprès d'eux sans être emportée par les flots. Elle a pu sauver les chevaux mais pas les poneys, nous déclare Valérie.
Le niveau de l'eau a commencé à baisser lentement. On découvre petit à petit les dégâts, "c'est catastrophique, apocalyptique, il n'y a pas de mot pour décrire" nous dit Valérie, la voix serrée.
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