Les initiatives pour rapprocher les citoyens des autorités locales et régionales se multiplient. La Ville de Liège, au début de l'année 2018, avait prévu le lancement d'une application destinée aux signalements des désagréments de la vie quotidienne. Mais elle a été retardée et entre-temps, un changement de majorité a eu lieu dans la Cité Ardente. Tout n'est pas perdu pour autant.
Les campagnes électorales battent leur plein. Le 26 mai prochain, nous voterons au niveau régional, fédéral et européen.
Cela ne vous aura sans doute pas échappé: actuellement, de nombreux projets sont évoqués, de grandes promesses sont faites. Les partis politiques sont plus ambitieux que jamais pour attirer l'attention de l'électeur.
Si la plupart des citoyens oublient les promesses, ce n'est pas le cas de Christian, qui a contacté la rédaction de RTL info via le bouton orange Alertez-nous.
"L'Echevin des travaux de la Ville de Liège nous avait promis bien avant les élections de 2018 de mettre en place une application smartphone accessible à tous les Liégeois, afin de pouvoir signaler tous désagréments et/ou incivilités du quotidien, qui empoisonnent la vie des concitoyens, afin de les résoudre bien plus vite et efficacement sans devoir attendre des procédures longues et fastidieuses", nous a-t-il écrit. Il prend comme exemple un trottoir défectueux, avec des pavés disloqués (voir plus bas), que la commune ignore depuis quelques temps.
Dans un article des journaux SudPresse que Christian nous a fait parvenir, Roland Léonard parle effectivement d'une disponibilité "à l'été 2018". Mais rien n'a été fait. "Alors, c'est pour quand, cette application ?", se demande notre Liégeois de 43 ans.
Coupure de presse fournie par Christian
Une nouvelle majorité, un nouvel échevinat
On a frappé à la porte de la Ville de Liège, pour tenter de comprendre la situation. L'échevinat de Roland Léonard, en charge des travaux, des bâtiments et des espaces publics, nous a dit de nous adresser à celui de Gilles Foret, en charge de la transition écologique, de la mobilité, de la propreté et du numérique. Roland Léonard a donc annoncé la nouvelle application l'an dernier dans la presse, sans être en charge de sa réalisation.
Tout d'abord, une bonne nouvelle: "L'application est en cours de finalisation, elle devrait sortir à l'été 2019", nous a expliqué le cabinet de l'échevin du numérique.
Un cabinet assez neuf, car suite aux dernières élections communales (octobre 2018), la majorité a changé à Liège et le PS a du faire de la place au MR dans la constitution du nouveau collège ; Gille Foret, auparavant conseiller communal, prenant une place d'échevin.
Et pas n'importe quelle place, car en réalité il s'agit d'un nouvel assemblage de responsabilités. "Il n'y avait pas d'échevin du numérique avant".
Le cabinet de Gilles Foret ne sait pas précisément pourquoi il y a eu autant de retard (près d'un an). Il est probable que l'application était au stade de l'idée, du projet, au moment de l'annonce de l'échevin Roland Léonard.
"On a ouvert les dossiers en arrivant, et celui de l'application au mois de janvier" 2019, nous apprend le cabinet. "L'application avait déjà bien avancé mais il y a eu pas mal de complications entre-temps".
Un des désagréments que Christian souhaiterait signaler à sa commune
Un projet similaire arrive au niveau régional…
L'une d'entre elles, c'est que la Région wallonne, dans l'intervalle, a annoncé un projet assez similaire, une plateforme permettant aux Wallons d'entrer en contact avec les autorités pour signaler des incivilités en matière de propreté publique. FixMyStreet Wallonie, après Bruxelles, va donc permettre prochainement (d'après le communiqué de Carlo Di Antonio) de faire plus ou moins la même chose que l'application prévue à Liège.
Cela risque de faire d'autant plus doublon que cette application sera proposée gratuitement à toutes les communes wallonnes, ce qui est bien entendu nettement plus intelligent que de faire travailler chaque commune dans son coin pour sortir une application coûteuse.
Mais le projet est trop avancé et budgétisé que pour faire marche arrière. "On doit s'assurer que cette plateforme pourra s'intégrer dans l'application de la Ville de Liège, on essaie d'aller vers une solution ouverte".
Une solution ouverte qui est délicate à mettre en place. "C'est une application toute simple pour le citoyen qui transmet une photo et des infos, mais qui pour nous, en interne, représente pas mal de procédures pour faire transiter le signalement au bon département (les travaux, la police, les transports), et pour assurer le suivi de ce signalement".
Cependant, l'application, on l'a dit, arrivera avec l'été à Liège. "Elle a été développée en interne mais avec une réflexion sur l'intégration avec d'autres applications".
De quoi rassurer en partie notre témoin, qui estime tout de même que ce retard est symptomatique des problèmes en politique actuellement. "C'est suite à une consultation en 2016 que l'application a été prévue, dans un nouveau projet de ville, les citoyens avaient pu donner leur avis. Mais on les prend pour des imbéciles: on les consulte, mais après on ne met rien en application et là on reparle d'une nouvelle consultation pour un nouveau projet !"
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