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Laurie, perceuse, découvre que des bijoutiers continuent à percer les oreilles malgré les mesures: "Je suis en colère et dégoûtée"

"Je suis en colère et dégoûtée": Laurie, perceuse, découvre que des bijoutiers continuent à percer les oreilles malgré les mesures
 
CORONAVIRUS
 

Le 1er novembre 2020, les perceurs ont été contraints d'interrompre leur activité compte tenu des règles établies par les autorités afin de limiter la propagation du Covid-19 en Belgique. Pourtant, des bijoutiers, restés ouverts, continuent de proposer à leurs clients le perçage des oreilles. Est-ce bien légal ?

Voilà plus de deux mois que Laurie (prénom d'emprunt car elle souhaite garder l'anonymat) a déserté son commerce. Propriétaire d'un établissement de piercing, elle a dû renoncer, non pas sans mal, à son activité. "Nous sommes fermés depuis le 1er novembre. Et depuis, on attend", soupire la trentenaire. 

À la suite d'une forte hausse des contaminations, les autorités avaient décidé d'interrompre le travail des professions de contact. C'est le cas des coiffeurs, des esthéticiennes mais aussi des perceurs pour qui la distance sociale d'un mètre 50 avec le client ne peut être garantie. C'est le cœur lourd que Laurie a dû fermer son établissement, pour la deuxième fois consécutive.

On se moque de nous, petits indépendants

Aujourd'hui, celle qui dit comprendre les règles établies par le gouvernement afin d'endiguer l'épidémie, est en colère. À plusieurs reprises, elle a découvert que des bijoutiers continuent de percer les oreilles de leurs clients. "Ça va trop loin. Voir un bijoutier sans formation avoir le droit de percer dans une bijouterie, c'est une honte pour ma profession" s'exclame la jeune femme qui dénonce une "concurrence déloyale". "Ça m'écœure, ça m'attriste et je suis face à une incompréhension totale. Tout le monde fait n’importe quoi et on s’en fout. On a l’impression d'être laissés de côté. On se moque de nous, petits indépendants", s'indigne-t-elle. 

Nous avons fait le test. Sur les dix bijouteries contactées à Bruxelles, Liège, Charleroi et dans le Brabant wallon, 4 nous proposent un rendez-vous. Les 6 autres nous expliquent ne plus pratiquer l'acte de perçage en cette période de Covid-19.

Que dit la loi?

Les bijoutiers qui continuent de percer les oreilles de leurs clients sont-ils en tort ? Que risquent-ils ? Etienne Mignolet, porte-parole du SPF Economie nous répond. "Les prestations de services aux consommateurs au cours desquelles la distance d’un mètre et demi ne peut pas être garantie entre le prestataire et le consommateur restent, à ce stade, interdites. Les bijoutiers ne font pas exception à cette règle", indique-t-il.

Aujourd'hui, selon les règles établies par les autorités, seules les métiers de contact médicaux et paramédicaux et ceux considérés comme nécessaires à la protection des besoins vitaux de la Nation et de la population peuvent continuer à être exercés. "Ce qui n'est pas le cas du perçage d'oreilles par un bijoutier", précise le porte-parole. Les bijoutiers peuvent cependant continuer leurs activités de vente en respectant les règles de distanciation sociale. Pourtant, dans le protocole établi concernant les directives imposées aux commerce, aucune mention ne semble être faite à destination des bijoutiers. Un flou juridique dont certains profitent visiblement.  

Un bijoutier qui continue le perçage des oreilles, malgré l'interdiction, s'expose à une amende administrative de 750 euros. S'il refuse de payer la proposition de transaction, le procès-verbal sera transmis au Parquet. Cette sanction s'applique à toutes prestations de service non autorisées.


 

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