Se faire dérober son portefeuille avec ses papiers, cela arrive à tout le monde. C'est arrivé à Sophie. Elle avait déclaré la perte à la police. Mais, six mois plus tard, sa carte d'identité a réapparu d'une manière particulièrement désagréable...
"Je me pose toujours la question aujourd’hui. Comment peut-on délivrer une carte bancaire temporaire aussi rapidement?" Magali, la compagne de Sophie a beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne comprend pas: "La dame qui a usurpé l’identité de ma compagne est passée au guichet, devant une employée. Personne n’a pris la peine de vérifier sa carte d’identité", se répète Magali, incrédule.
Les deux femmes, respectivement une quarantaine et une trentaine d’années, travaillent dans le secteur paramédical. Elles vivent dans le Tournaisis. Pour bien comprendre ce qui s’est passé, il faut remonter plusieurs mois en arrière. Fin avril, Sophie se fait voler son portefeuille. Tout le contenu y passe, carte d’identité comprise. "Nous avons fait une déclaration de perte à la police, ce qui a bloqué la carte d’identité" précise Magali.
Six mois plus tard, l’histoire est oubliée. Sophie a reçu une nouvelle carte d’identité. Un vendredi matin, le couple va faire ses courses. Un supermarché classique afin de faire des provisions pour toute la semaine. A la caisse, elles payent avec la carte de banque de Sophie, chacune disposant d'une carte pour leur compte commun. Le lendemain, Magali consulte l’état de leurs finances sur internet. Et là, c'est le choc.
"Quelqu'un a débité 620 euros la veille et 100 le matin-même"
"On se rend compte que quelqu’un a débité 620 euros la veille et 100 euros le matin-même. C’est tout ce qu’il restait sur le compte, ils n’auraient pas pu prendre plus". Les deux jeunes femmes ont du mal à identifier le problème étant donné que leurs cartes de banque n'ont pas été dérobées et reposent bien au chaud dans leurs portefeuilles. Elles tentent de contacter la banque pour comprendre ce qui est en train de se passer mais..."sur le week-end, on n’a pas réussi à parler à quelqu’un". La dernière solution dans ce genre de cas reste de bloquer les cartes. Magali et Sophie appellent donc le service Card Stop. Une nouvelle surprise provoque leur stupéfaction. "En téléphonant à Card Stop, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas uniquement deux cartes liées à notre compte mais bien... trois".
"Ah mais oui, vous êtes venue vendredi!"
Le lundi matin, le couple se rend à la banque. Troisième surprise. Magali raconte. "En expliquant notre mésaventure au guichet, la dame nous dit 'Ah mais oui, vous êtes venue vendredi après-midi pour déclarer une perte et pour demander une carte bancaire de remplacement'. Je lui réponds que jamais de la vie, je ne suis pas venue demander une nouvelle carte".
Que s’est-il passé ? C’est aussi simple que machiavélique. Une dame vole le portefeuille de Sophie. Elle garde la carte d’identité. Six mois plus tard, elle se rend dans une agence bancaire. Elle se fait passer pour Sophie, carte d’identité à l’appui. Elle obtient une carte temporaire avec un code. Elle vide le compte. Fin de l’histoire.
Si cela a été aussi facile, c’est aussi de la faute de l'employée de banque qui aurait dû être plus prudente.
Une coupe de cheveux similaire comme ressemblance
"Vraisemblablement, elle n’a pas pris la peine de vérifier l’identité de la personne qui lui demandait une nouvelle carte. Elle n’a même pas mis la carte dans un lecteur, sinon elle aurait vu que la carte avait été déclarée volée" se désole Magali.
Il y a pourtant une série de détails qui auraient pu mettre la guichetière sur la piste d’une embrouille. "La banquière m’a expliqué qu’elle avait demandé à la fraudeuse si elle était sûre d’avoir perdu sa carte, puisqu’il y avait eu des mouvements sur le compte le matin-même (les fameuses courses au supermarché), précise Magali. La fraudeuse lui a répondu que oui, qu’on lui avait volé son sac dans l’intervalle et qu’elle n’avait plus rien. Elle n’a plus rien, on lui a tout volé mais elle a encore sa carte d’identité ? Qui peut croire à ça ?"
Il y a même encore plus gros. Sur toute carte d’identité se trouve –évidemment– une photo. La probabilité que la voleuse soit un sosie de Sophie est peu élevée. D’où la question, logique de Magali. "J’ai demandé si la voleuse ressemblait à ma compagne, pour comprendre la confusion. La banquière m’a répondu qu’au niveau de la coupe de cheveux il y avait une ressemblance…"
Tout est rapidement rentré dans l'ordre
Si Magali a tenu à contacter notre rédaction, via le bouton orange Alertez-nous, ce n’est pas pour se plaindre des services rendus par BNP Paribas Fortis. "Tout a été très bien fait. La guichetière a enregistré une plainte en interne. J’ai été rapidement contactée par quelqu’un de Fortis à Bruxelles qui a assuré le suivi de mon dossier. Dans la semaine, c’était remboursé."
L'erreur a vite été réparée. Mais la cliente reste sur une interrogation: "Je me pose des questions quant à la facilité avec laquelle la voleuse a opéré."
"Présenter sa carte d'identité, c'est indispensable"
Dans le cas qui nous occupe, la préposée au guichet de l'agence a manqué de vigilance. Les procédures en vigueur chez BNP Paribas Fortis réclament plus de vérifications. "Les cartes temporaires sont pour des clients qui ont perdu leur carte et qui en veulent une nouvelle tout de suite, détaille Jeroen Petrus, attaché de presse chez BNP Paribas Fortis. Pour pouvoir l’obtenir, le client doit pouvoir s’identifier. Nous devons être sûrs qu’il s’agit du bon client. Présenter sa carte d’identité, c’est indispensable".
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